La patronne du Forem était l’invitée de Martin Buxant, ce matin, sur Bel-RTL. Raymonde Yerna est arrivée avec des chiffres a priori plutôt positifs : sur la première vague d’exclus du chômage, 35% ont décroché un contrat de travail en 2025.
Un tiers, un tiers, un tiers. Lorsque le ministre de l’Emploi a présenté sa réforme au printemps dernier, David Clarinval (MR) prévoyait qu’un tiers des exclus du chômage retrouverait du travail, un tiers se dirigerait vers les CPAS et un tiers s’évaporerait dans la nature.
L’Arizona pourrait être en passe de réussir un premier pari avec la première vague des exclus du chômage qui doit intervenir au 1er janvier. C’est en tout cas ce qu’indiquent les premiers chiffres apportés ce matin par la patronne du Forem. « La première vague des chercheurs d’emploi qui vont perdre leurs allocations, c’est 16.095 chercheurs d’emploi. La bonne nouvelle, c’est qu’un peu plus de 35 % des chercheurs d’emploi qui vont perdre leurs allocations ont décroché au moins un contrat de travail en 2025 », confirme Raymonde Yerna, à la matinale de Bel-RTL.
Est-ce à dire que le coup de pression fonctionne ? “Maintenant, on sent qu’il y a une urgence. Le chercheur d’emploi se rend compte qu’il est temps”, poursuit l’experte de l’emploi. Au micro de Trends Z, Raymonde Yerna ajoute que l’augmentation est particulièrement marquée “au mois de septembre, avec 20% de contrats en plus”, par rapport à l’année dernière. Une embellie qui concernerait également les formations : 13,4% des demandeurs d’emploi en ont suivi cette année, avec 15% d’inscriptions en plus au mois de septembre.
Un pari à confirmer
À la mi-octobre, lors du débat des présidents de parti sur la RTBF, le président du MR indiquait que 9% des demandeurs d’emploi depuis plus de 20 ans avaient déjà trouvé du travail depuis janvier 2025. Georges-Louis Bouchez reprenait en fait un chiffre de nos collègues du Vif, qui s’était déjà renseigné auprès du Forem, en septembre dernier. Or ces chômeurs depuis plus de 20 ans représentent 37% des bénéficiaires d’allocation d’insertion.
Attention, dans les deux cas de figure, il est bien question “d’au moins un contrat de travail”, comme le qualifie Raymonde Yerna. Ce qui veut dire que le travailleur a repris le chemin du travail au moins un jour, mais moins de trois mois consécutifs, autrement, le chômeur concerné n’aurait plus fait partie de la première vague d’exclusion. Il est donc encore trop tôt pour parler d’emplois stables.
La FGTB était d’ailleurs particulièrement remontée contre la communication de la patronne du Forem. D’après le syndicat, “la bonne nouvelle annoncée n’existe pas“. Pourquoi ? Car “depuis des années, un tiers des demandeurs d’emploi travaillent déjà, enchaînant contrats précaires, intérims et missions à la journée. Des boulots instables, mal payés, sans avenir”, peut-on lire dans le communiqué. Selon la FGTB, le problème de fond demeure : seulement 29 % des offres publiées sur le site du Forem sont des CDI, contre 73,4 % sur celui du VDAB flamand.
Des chiffres qui se dégradent
Concernant les chiffres du chômage, dans leur ensemble, ils ne vont pas dans la bonne direction. Fin septembre 2025, la Wallonie comptait 269.445 chercheurs d’emploi, soit une augmentation de 11,7% par rapport à l’année dernière.
Quelques nuances, toutefois. Cette augmentation est surtout due à une augmentation des personnes inscrites librement. C’est-à-dire des personnes qui ne touchent pas d’allocations de chômage. Leur augmentation importante vient d’un changement de la méthode de comptabilisation par le Forem.
Ensuite, l’opposition a beau jeu d’accuser l’actuelle majorité de cette dégradation du marché du travail, mais premièrement, la plupart des grandes mesures de l’Arizona n’entreront pas en vigueur avant le 1er janvier 2026. Ensuite, la conjoncture macro-économique reste moins favorable que celle de la relance post-covid. Une époque bénie qui avait permis de créer, à l’échelle du pays, 100.000 emplois supplémentaires en 2021 et 2022.