La récession se profile de plus en plus en Allemagne
Les commandes industrielles en Allemagne ont chuté nettement plus que prévu en août, a rapporté l’Office Destatis lundi, marquant le début d’une semaine où le gouvernement devrait, selon la presse, prévoir une récession pour l’ensemble de l’année.
L’indicateur clef pour le secteur manufacturier, pilier de l’économie allemande, a reculé de 5,8% sur un mois, d’après des chiffres publiés lundi par l’institut des statistiques. C’est bien davantage que la baisse de 1,8% attendue par les analystes sondés par Facset, et cela met fin à l’embellie de courte durée observée en juin et juillet.
La baisse a été particulièrement marquée au niveau national (-10,9%), mais les commandes à l’international ont également reculé (-2,2%).
En excluant les grosses commandes, souvent volatiles d’un mois à l’autre, le recul de l’indicateur est un peu moins prononcé, à -3,4% par rapport à juillet.
Les espoirs s’amenuisent
“Avec la récente baisse, les espoirs d’une reprise durable des commandes semblent s’amenuiser”, commente le ministère de l’Economie dans un communiqué séparé. Un rebond sur la seconde moitié de l’année semble exclu “compte tenu de la faiblesse persistante de la demande et de la dégradation continue du climat économique des entreprises”, a-t-il ajouté.
En conséquence, le gouvernement allemand prévoit désormais une contraction de l’économie pour cette année, avec une baisse de 0,2% du produit intérieur brut, selon le quotidien Süddeutsche Zeitung.
Cela révisera la prévision actuelle, qui tablait sur une croissance annuelle de 0,3%, après la contraction de 0,3% du PIB en 2023.
Le ministre de l’Economie Robert Habeck doit dévoiler officiellement ses prévisions mercredi, devenant même selon le journal plus pessimiste que les principaux instituts de conjoncture, qui tablent eux sur une stagnation ou un recul de 0,1%.
“Les indicateurs avancés sont en baisse, les prévisions diminuent, et les mauvaises nouvelles s’enchaînent”, ce qui fait que “tout donne l’impression d’une récession”, commente Jens-Oliver Niklasch, économiste chez LBBW.