La perspective négative attribuée par S&P est un avertissement, selon l’Agence de la dette

Ce vendredi, Standard & Poor’s a abaissé de “stable” à “négative” la perspective de la Belgique. Jean Deboutte réagit.
La révision à la baisse, par l’agence de notation américaine Standard & Poor’s (S&P), des perspectives financières de la Belgique est un signal au gouvernement fédéral pour qu’il mène à bien ses plans budgétaires, a analysé samedi le directeur de l’Agence fédérale de la Dette, Jean Deboutte. Sans dégrader la note de long terme pour la Belgique, S&P a abaissé la perspective de “stable” à “négative”.
Les projets pour 2025 du gouvernement Arizona “apportent une clarté politique et indiquent un glissement vers une prudence budgétaire”, a déclaré l’agence de notation. Celle-ci met toutefois en garde contre les obstacles à la mise en œuvre de ces plans, notamment “une éventuelle opposition sociale à l’austérité”.
Jean Deboutte voit dans l’ajustement des perspectives un message adressé aux décideurs politiques pour qu’ils poursuivent sur la voie qu’ils ont tracée en termes d’investissements et d’économies. Toutefois, le doute subsiste quant à la mise en œuvre réelle de ces plans budgétaires, et c’est sur ce doute que se basent les remarques de l’agence de notation, résume M. Deboutte. “Mais si ces plans se concrétisent, l’avertissement de S&P ne devrait pas aboutir à une dégradation de la note.”
“Si les marchés devaient réagir à ce premier rapport, la réponse devrait toutefois être limitée”, a poursuivi le directeur de l’agence fédérale. Le gouvernement dispose à présent de quelques semaines pour peaufiner ses réformes. Mi-juin, l’agence de notation Fitch publiera une nouvelle évaluation. La prochaine de Standard & Poor’s est, elle, prévue pour octobre, période à laquelle Moody’s dévoilera également son appréciation.
Les notes attribuées par les agences de notation internationales permettent de déterminer dans quelle mesure un pays peut facilement emprunter de l’argent sur les marchés internationaux.