La note de la Belgique dégradée, la réforme du chômage malmenée… : les ennuis commencent pour De Wever

Olivier Mouton
Olivier Mouton Chef news

L’agence Standard & Poors doute des perspectives d’assainissement de notre pays. Les organismes de gestion du chômage doutent du délai de la limitation des allocations dans les temps. La grogne sociale continue. Le chemin du Premier ministre sera parsemé de ronces: ses réformes seront difficiles à mettre en oeuvre.

La législature de Bart De Wever ne sera pas un long fleuve tranquille. La contestation sociale le met déjà à rude épreuve, mais c’était attendu. Par contre, la difficulté de faire atterrir les réformes et la dégradation de la conjoncture pourraient l’amener à revoir ses plans, sans cesse.

Perspectives négatives

L’agence de notation Standard & Poors est la première à émettre un petit signal d’alarme, tout en restant rassurante pour les marchés. Pour l’instant. Une note de long terme AA, la troisième meilleure après AAA et AA+, implique que la Belgique peut faire face à ses obligations financières. Mais la perspective est passée de stable à négative.

La dette publique reste évidemment le point d’attention majeur. L’agence met en garde contre les tensions commerciales mondiales et la possibilité que les prévisions de croissance soient trop optimistes.

Les réformes programmées par l’Arizona pour 2025 “apportent une clarté politique et indiquent un glissement vers une prudence budgétaire”, ajoute l’agence de notation. Elle met toutefois en garde contre les obstacles à la mise en œuvre de ces plans, notamment “une éventuelle opposition sociale à l’austérité”.

Le “marathon social” promis par les syndicats se prolongera à tout le moins jusqu’à la rentrée de septembre.

Les doutes des organismes

Les organisations de travailleurs sont évidemment vent debout contre la réforme des pensions ainsi que la limitation des allocations de chômage dans le temps. La FGTB a annoncé un recours devant le tribunal du travail et dénonce l’urgence de vouloir la mettre en œuvre dès le 1er janvier 2026, en “occultant totalement l’importance de mener un débat de fond”.

Plus embêtant: les organismes chargés de gérer ces politiques au niveau national – Onem, Forem, Actiris… – expriment également des doutes. “La loi-programme contient des réformes majeures (…) nécessitant une adaptation structurelle et fonctionnelle des services publics de l’emploi et de la formation, dit notamment l’Onem. Nous nous interrogeons sur les délais d’entrée en vigueur.”

La réforme du chômage est une pierre angulaire de l’épure budgétaire de l’Arizona, qui compte créer 550 000 emplois sur la législature.

Les CPAS, qui devront gérer un afflux de travailleurs, sont quant à eux partis en grève.

Le quotidien flamand De Standaard met en avant ce lundi matin les risques qui pèsent sur l’assainissement et souligne que par certains points, un Bart De Wever dans l’opposition aurait fustigé ce qui se trouve sur la table

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