La flambée du prix du gaz pourrait doper la biométhanisation dans les fermes
La biométhanisation, qui consiste à utiliser des matières organiques pour produire de l’énergie (biogaz) et des fertilisants (digestat), reste confidentielle dans les fermes wallonnes. Elle représente pourtant une solution vers plus d’autonomie et de sécurité énergétique et un gisement potentiel de milliers d’emplois locaux. Et la pertinence du biogaz est encore renforcée par la récente flambée des cours du gaz, sans parler des craintes de pénuries à venir si la Russie coupe son robinet.
“Une petite unité de biométhanisation dans une ferme laitière moyenne, c’est un investissement d’environ 500.000 euros qui peut être rentabilisé en six à huit ans et même en quatre à six ans avec les prix actuels du gaz”, situe Mathieu Schmitt, chef de projet au sein de l’ASBL Valbiom, qui stimule et facilite la concrétisation d’initiatives durables intégrant la production de biomasse et sa transformation en énergies ou matériaux.
Pourtant, à l’heure actuelle, à peine 33 sites de biométhanisation agricole existent en Wallonie. Valbiom voit toutefois un potentiel faramineux pour le biogaz à la ferme. La biométhanisation, c’est une meilleure sécurité d’approvisionnement énergétique, une offre renouvelable qui réduit les émissions de C02, une diversification économique pour les agriculteurs, énumère Valbiom. Sans compter les milliers d’emplois non délocalisables, dans la maintenance des installations notamment, susceptibles d’être créés. “A la différence des composants pour les éoliennes ou le photovoltaïque, surtout produits en Asie, la fabrication et l’assemblage d’unités de biométhanisation peut largement se faire en Europe et même en Wallonie”, poursuit Mathieu Schmitt.
La flambée des cours du gaz pourrait jouer le rôle de catalyseur mais Valbiom estime essentiel de créer en Wallonie un cadre de développement et réglementaire stable pour la biométhanisation, de nature à apporter une sécurité propice à l’investissement et à l’envol de la filière.