La FEB veut régionaliser le chômage de longue durée

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Christophe De Caevel
Christophe De Caevel Journaliste Trends-Tendances

C’est l’une des 10 priorités du mémorandum de la fédération patronale, pour rendre la Belgique « plus forte à l’horizon 2030 ».

« Nous voulons ramener la Belgique dans le peloton de tête des économiques européennes », a lancé le président de la FEB René Branders, ce lundi en dévoilant les propositions de l’organisation patronale en vue des prochaines élections. Ces propositions se déclinent en trente fiches les plus concrètes possibles, d’où émergent dix priorités. On ne s’étonnera pas de retrouver ici la suppression de l’indexation automatique des salaires et de la norme salariale, la baisse progressive de l’impôt des sociétés à 20% ou un plaidoyer pour un mix énergétique, assurant un approvisionnement suffisant pour l’industrie, grâce notamment au nucléaire.

En revanche, il est plus surprenant de retrouver tout en haut de la liste une demande de réforme des permis. « Une entreprise doit parfois attendre sept, huit, voire dix ans avant d’obtenir toutes les autorisations nécessaires à un projet d’investissement, explique le CEO de la FEB, Pieter Timmermans. Cela tue tout dynamisme entrepreneurial dans le pays. C’est vraiment le point que nous avons entendu le plus de nos membres, avant la compétitivité. » L’organisation réclame une  optimisation des procédures de permis tant fédérales que régionales et, surtout, l’introduction d’une « fast-lane » pour les projets stratégiques, en lien notamment avec les transitions énergétiques et digitales.

La FEB réclame « une solution efficace pour les 190.000 postes vacants » dans l’économie belge. Elle propose à cette fin de limiter les allocations de chômage fédérales à deux ans. On a bien dit « fédérales ». Après ces deux années, les Régions prendraient le relais, bénéficiant à cette fin des moyens correspondants transférés par l’ONEM. Cela permettrait de mener des politiques différenciées selon les besoins des territoires et les choix politiques des différentes entités.  « Elles peuvent continuer à payer les allocations comme aujourd’hui ou utiliser l’argent plutôt pour l’activation », précise Pieter Timmermans, en rappelant qu’une partie des recettes de l’IPP revient désormais aux Régions et que celles-ci auront donc tout intérêt à ce que leurs concitoyens retournent vers l’emploi.

Retour au travail des 450.000 malades de longue durée

Dans cette optique d’augmentation du taux d’emploi, la FEB souligne évidemment l’importance du retour au travail des 450.000 malades de longue durée, à travers la conclusion d’un « pacte » entre employeurs, travailleurs, mutuelles, services de prévention et médecins.  Enfin, elle préconise « une migration économique souple », destinée à attirer les talents dont les entreprises belges ont besoin.

La FEB a eu la bonne idée de confronter directement ses priorités avec les présidents de parti, au cours d’émissions d’entretiens enregistrées dans les studios de Canal Z et qui seront diffusées d’ici la fin janvier. Chaque président dialoguera avec des experts de la FEB, ainsi qu’un chef d’entreprise qui fera remonter son expérience de terrain. Il s’agit d’émissions de chaque fois 50 minutes, durée suffisamment longue pour pouvoir dépasser le stade des échange de slogans. La première, avec le président de la N-VA Bart De Wever, est déjà diffusée. On notera que les présidents du Vlaams Belang et du PTB n’ont pas été invités à ces émissions. « L’un affiche un programme qui veut la fin du pays, l’autre qui veut détruire le développement économique du pays, explique Pieter Timmermans. Je reste néanmoins disponibles pour des débats avec ces partis, mais dans un autre cadre. »

Le mémorandum complet est consultable sur horizon2030.be

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