La dette de la FWB flirtait avec les dix milliards d’euros fin 2021
La dette de la Fédération Wallonie-Bruxelles se chiffrait fin 2021 à quelque 10 milliards d’euros et devrait de hisser autour des 11 milliards d’ici la fin de cette année, selon un rapport présenté lundi par son agence de la dette, en commission du Parlement de la FWB.
Fin décembre 2021, la dette de l’entité pesait 9,6 milliards d’euros (10,7 milliards selon les normes européennes qui intègrent également les emprunts pour laquelle la FWB a apporté sa garantie), soit un ratio dette/recettes de la FWB de 86%, en forte progression sur cinq ans puisqu’il n’était encore que de 58,4% fin 2016.
Grâce à la baisse des taux ces dernières années, la charge d’intérêts de la FWB a toutefois fortement baissé. Elle ne représentait ainsi que 1,4% des dépenses de la FWB en 2021, un chiffre tout à fait confortable, a commenté le ministre du Budget, Frédéric Daerden (PS) présent lors de la présentation du rapport.
Pour cette année 2022, la FWB devrait souscrire pour près de 1,2 milliard d’emprunts, dont plus de la moitié a déjà été levée.
Le reste pourrait d’ailleurs être souscrit dans les tous prochains jours, avant une réunion de la BCE attendue ce jeudi où les taux directeurs pourraient à nouveau être rehaussés par l’institution de Francfort.
Interrogé lundi par plusieurs députés sur l’envolée du taux d’endettement de la FWB, le ministre du Budget a rappelé que celui-ci, bien qu’en progression, était bien inférieur à celui de la Région wallonne ou de l’État fédéral.
Frédéric Daerden a toutefois à nouveau reconnu lundi que la FWB ne pourrait continuer à creuser sa dette de la sorte indéfiniment.
À ses yeux, pour redonner de l’air aux finances de l’entité, il faudra à terme soit la refinancer, soit assurer le transfert d’une partie de ses compétences vers les Régions, mais en gardant tout ou partie des financements qui y sont liés, a-t-il expliqué.
Le rapport présenté lundi montre également que les quelque 10 milliards de dettes de la FWB sont pour moitié aux mains d’investisseurs allemands, autrichiens ou suisses, les investisseurs du Bénélux ne possédant que 5% à peine du papier émis par la FWB, bien derrière les investisseurs de l’Hexagone qui détiennent 21% de la dette de la Fédération.
La maturité moyenne de la dette de la FWB était, fin 2021, de 16,2 années avec un taux d’emprunt moyen de 1,6%.
Rien qu’en 2021, la Fédération a levé 1,23 milliard d’euros à une maturité moyenne de 18,9 années, et ce à un taux moyen de 0,53% seulement.
Une (belle) époque qui semble bien révolue avec la remontée des taux observée depuis le début de cette année. Actuellement, l’emprunt belge à 10 ans tourne autour des 3% environ.