La croissance belge s’affaisse, l’industrie tech s’alarme: signaux d’alerte!

La chute d'Audi Brussels, plus qu'un symbole. © getty
Olivier Mouton
Olivier Mouton Chef news

La croissance belge fut de 1% en 2024, mais elle n’a progressé que de 0,2% au dernier trimestre. L’industrie tech a connu sa pire année depuis dix ans. Les coûts de l’énergie et de la main-d’oeuvre sont en cause. Un gouvernement, vite!

L’économie belge s’affaisse. Les signaux d’alerte se multiplient, démontrant s’il en était encore besoin, la nécessité d’avoir un gouvernement rapidement.

La croissance s’affaisse

Le produit intérieur brut (PIB) de la Belgique a ainsi progressé d’1,0% en 2024, a annoncé mercredi la Banque nationale de Belgique (BNB) sur base d’une estimation “flash”. Mais pour le seul quatrième trimestre de 2024, la croissance du PIB est estimée par la BNB à +0,2% par rapport au trimestre précédent et à +1,1% en glissement annuel.

En outre, notre pays fait moins bien qu’en 2023, quand la croissance atteignait 1,5%. La Belgique retrouve une croissance proche de la moyenne européenne, alors qu’elle état un bon élève l’année passée. En 2023, la Belgique faisait trois fois mieux que la moyenne européenne (0,5%); cette année, elle se situe à peine au-dessus de cette moyenne (située à 0,8%).

C’est un indice d’une déterioration, même si pour 2025, la BNB s’attend toujours à une croissance, toujours modérée, d’1,2% de l’économie belge.

L’industrie déguste

Par ailleurs, l’activité dans l’industrie s’est contractée de 0,1% au quatrième trimestre. Ce n’est pas faute d’avoir tiré la sonnette d’alarme, là encore: les industriels mettent depuis des mois l’accent sur leur perte de compétitivité due à des prix de l’énergie et des salaires plus élevés qu’ailleurs. Le défi est européen, mais il se pose de façon plus aigue encore en Belgique.

L’industrie technologique vient de connaître sa pire année depuis dix ans. “Les indicateurs de notre secteur ne sont pas bons,”, soulignait au Soir, mardi, Clarisse Ramakers, directrice d’Agoria Wallonie. La hausse du chiffre d’affaires est limitée à 1,9%, plus faible même que l’année de pandémie de Covid.

“Les mauvais chiffres que nous avions annoncés il y a six mois se confirment, ajoutait Clarisse Ramakers. La Wallonie résiste un peu mieux que la moyenne nationale, mais c’est principalement parce que nous sommes moins impactés par les déboires du secteur automobile.”

Le coût de la main-d’oeuvre

Le double coût de l’énergie et des salaires est évoqué: “Le secteur technologique est celui qui est le plus consommateur de main-d’œuvre en Belgique, insiste le directrice d’Agoria. Il est donc celui qui est le plus impacté par son coût. Dans le contexte hypercompétitif que nous connaissons, chaque coût à un impact. On a beaucoup parlé du coût énergétique, mais nous souhaitons remettre le coût salarial sur la table. Depuis 2020, l’écart s’est creusé de 5 % avec nos voisins.”

Faut-il dire que la question d’un léger lissage de l’indexation des salaires, objet de litige à la table des négociations de l’Arizona, n’est pas complètement à côté de la plaque?

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