La Commission européenne pointe l’augmentation des dépenses en Belgique

Le déficit public de la Belgique risque d’atteindre 4,9% du PIB en 2025 à politique inchangée, a averti vendredi la Commission européenne dans ses prévisions économiques. Les dépenses en matière de pensions et autres prestations sociales, tout comme les charges d’intérêt de la dette, continuent à augmenter. La Belgique comme les autres pays de l’UE doit trouver son étroit chemin entre le désendettement et la stimulation de sa croissance économique.

Après une longue période de stagnation, l’économie européenne renoue avec une croissance plus affirmée, même si les chiffres sont encore très disparates entre pays. Le PIB des États de la zone euro devrait croître en moyenne de 0,8% cette année, de 1,3% l’an prochain et de 1,6% en 2026, essentiellement grâce à une croissance de la demande intérieure, soutenue par un rétablissement du pouvoir d’achat et par des taux d’intérêt moins élevés.

La Belgique devrait boucler 2024 sur une croissance de 1,1%, selon la Commission, qui prévoit 1,2% en 2025 et 1,5% en 2026. A titre de comparaison, le taux de croissance en Allemagne serait l’an prochain de 0,7%, en France de 0,8%, aux Pays-Bas de 1,6% et au Luxembourg de 2,3%.

Risques géopolitiques et énergétiques

La Commission met en garde contre l’incertitude croissante. La guerre russe en Ukraine et les conflits au Proche-Orient génèrent des risques géopolitiques et énergétiques. De nouvelles mesures protectionnistes qui seraient prises par des partenaires commerciaux de l’UE pourraient troubler les flux commerciaux et affecter l’économie ouverte de l’Europe, note la Commission, sans citer nommément les États-Unis de Donald Trump ou d’autres puissances mondiales comme la Chine. Avec une inflation prévue à 4,4%, la Belgique enregistrerait cette année la plus forte hausse des prix à la consommation de la zone euro, suivie à bonne distance par la Croatie (4,0%), tandis que la moyenne de la zone euro s’établirait à 2,4%.

Les raisons de ces solides augmentations de prix en Belgique sont à chercher dans l’extinction des aides à l’énergie et dans l’indexation mensuelle des contrats variables de gaz et d’électricité, qui sont rapidement répercutées. Mais avec un taux d’inflation prévu de 2,9% en 2025 et de 1,9% en 2026, le pays rejoindrait la moyenne de la zone euro dans les deux prochaines années (respectivement 2,1% et 1,9%).

Enfin, la Commission met en garde contre une augmentation du déficit budgétaire belge : 4,6 % du PIB en 2024, 4,9 % en 2025 et 5,3 % en 2026. Cette situation s’explique en grande partie par l’absence de nouvelles politiques en raison des négociations prolongées pour un nouveau gouvernement fédéral, mais aussi par l’augmentation des dépenses en matière de pensions et d’allocations sociales. En outre, la Belgique devrait être confrontée à une augmentation des dépenses d’intérêt, étant donné que le taux d’endettement continue de croître (105,1 % en 2025) et que les dettes arrivant à échéance doivent être refinancées.

Accélération de la croissance

“Maintenant que l’économie européenne se redresse progressivement, la croissance devrait s’accélérer à partir de l’année prochaine et la consommation devrait augmenter, grâce à l’accroissement du pouvoir d’achat et au taux de chômage toujours très bas”, a résumé le vice-président de la Commission Valdis Dombrovskis. Il s’attend également à un climat d’investissement plus positif.

Son collègue Paolo Gentiloni met en garde contre des défis structurels tels que le retard de la compétitivité européenne et les risques géopolitiques. “Les États membres de l’UE devront emprunter une voie étroite entre le désendettement d’une part et la stimulation de la croissance d’autre part.”

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