La Belgique répond à la France sur la réindustrialisation de l’Europe
Donner un nouvel élan souverain à l’Europe en matière d’industrie, c’est l’objectif de la campagne musclée menée actuellement par la France. Une campagne à laquelle la Belgique répond positivement.
“Réindustrialisation” est le nouveau mantra de nos voisins Français. Faisant face à une inflation toujours élevée et à des budgets difficiles à boucler, la France, comme nombre de pays occidentaux, se retrouve aujourd’hui dans une situation économique compliquée. Et la solution plébiscitée semble être davantage un repli sur soi, en privilégiant la marché national au marché mondial.
Si Joe Biden a lancé les hostilités avec le fameux Inflation Reduction Act, la France y répond donc ici en Europe en appelant les États membres et Bruxelles à faire de même.
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A la tête de cette contre-offensive européenne, on trouve le président français Emmanuel Macron, le commissaire européen au marché intérieur Thierry Breton, mais aussi le ministre de l’économie et des finances français Bruno Lemaire. Ce dernier a avoué jeudi dernier sur le plateau de l’émission Quotidien avoir séché la rencontre des ministres des finances du G7 au Japon pour privilégier la France au reste du monde. Cela a le mérite d’être clair.
Ainsi, dans son plan de réindustrialisation, la France va par exemple créer un “crédit d’impôt industrie verte” et ainsi débloquer 20 milliards d’euros d’investissement sur le territoire national d’ici à 2030. Le bonus automobile sera également fléché sur les “véhicules produits en Europe” pour notamment soutenir le marché des batteries. Un seul mot d’ordre réunit toutes ces mesures : la France et l’Europe d’abord.
Et côté belge, qu’en pense-t-on ?
Contacté par Trends Tendances, le ministère de l’économie semble plutôt d’accord avec les leaders français. “La crise Covid et le contexte géopolitique actuel nous poussent à revoir la stratégie industrielle européenne. Pour faire face aux enjeux actuels et futurs, il est indispensable de prévoir une certaine autonomie de l’Europe dans des domaines stratégiques.” Et de préciser que les besoins en investissement sont “énormes”.
L’accent doit être mis sur une approche commune et européenne structurelle qui donne la priorité aux intérêts européens.
Mais côté belge, on temporise un peu, ajoutant que pour répondre aux besoins de l’Union européenne concernant l’accès aux matières premières, celle-ci devra continuer à nouer un “partenariat étroit avec des pays hors Union.”
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Plus largement, pour le gouvernement, le marché intérieur est la “force de l’économie européenne”, un “moteur de l’innovation, de la croissance et de la prospérité des citoyens européens et des entreprises implantées en Europe” et d’une importance “vitale”. “Maintenir la force du marché unique et développer une politique industrielle ambitieuse sont des priorités à associer pour stimuler la compétitivité de nos entreprises et développer un leadership européen.”
Enfin, le ministère de l’économie belge souligne que le pays “attend beaucoup” de la communication de la Commission européenne sur le fonds de souveraineté Made in Europe. “Il devrait être publié en septembre. Nous espérons que cela garantira que les États membres européens pourront rivaliser sur un pied d’égalité.”
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