Jean-Frédérick Deliège (Spaque) : “Neuf mois pour traiter les déchets de l’A601”
Les inondations ont charrié une montagne de déchets qui doivent désormais être traités. Le porte-parole de la Spaque, chargée de l’assainissement des sols en Wallonie, nous explique les défis de cette opération sans précédent.
1. Un mois après les inondations, quel est l’état de la situation?
Plus de 150.000 tonnes de déchets sont actuellement entreposées sur trois sites: l’A601, Engis et Wérihet. Ce chiffre n’est pas encore définitif: tous les jours, des camions continuent d’amener des déchets sur les deux premiers sites. L’ancienne bretelle d’autoroute de l’A601 est le plus grand lieu de stockage: les déchets s’étendent sur 10 kilomètres. C’est du jamais vu.
2. Comment ces déchets vont-ils être traités?
Les cahiers des charges et les appels d’offres sont en cours de finalisation. Les opérateurs qui se chargeront du traitement emmèneront les déchets, essentiellement par voie fluviale, dans des centres de tri qui récupéreront le bois, les métaux, les plastiques, etc. Pour Engis et l’A601, le taux de recyclage devrait être de 60%. Une partie des déchets non recyclables sera incinérée. Le reste (gravats, bonbonnes de gaz, etc.) sera envoyé dans un centre d’enfouissement technique ( en langage courant, une décharge, Ndlr). Ensuite, la Spaque s’occupera de l’assainissement des sols de ces lieux de stockage de déchets.
3. Quels sont les grands défis de cette opération? Combien de temps va-t-elle durer? Et quel sera son coût?
Les volumes à traiter sont absolument gigantesques, mais il faut s’en occuper de manière urgente. Des riverains habitent en effet à quelques centaines de mètres de l’A601. Des mesures sont donc prises pour contenir au maximum les nuisances: dératisation, surveillance du site 24 heures sur 24, contrôle de la qualité des eaux, barrières visuelles… Les nuisances olfactives sont malheureusement plus difficiles à combattre. Traiter tous les déchets de l’A601 devrait prendre neuf mois. Ces délais sont nécessaires pour éviter de surcharger les capacités des centres de tri et des centres d’enfouissement technique. Pour l’ensemble des opérations, la Région wallonne a prévu un budget de 30 millions d’euros.
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