Ismaël Nuino (Engagés): “Le parlement va jouer un rôle contre la désindustrialisation”
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Le jeune député, volontariste, a obtenu le lancement d’un travail spécifique en commission ‘économie’ de la Chambre sur les solutions à apporter pour améliorer la compétitivité de notre économie. Par-delà le clivage majorité contre opposition. Il s’en explique pour Trends Tendances.
Ismaël Nuino est jeune, motivé, et député fédéral pour Les Engagés. Il vient de faire adopter à la Chambre un travail en commission ‘économie’ consacré à la désindustrialisation de la Belgique. Un enjeur majeur, pour lequel des solutions devraient être trouvées en dépassant les frontières des partis, nous dit-il.
Concrètement, en quoi cela consistera-t-il?
J’avais l’ambition de créer une commission parlementaire spéciale sur la désindustrialisation en Belgique, mais on m’a conseillé de travailler dans un premier temps via un travail élargi au sein de la commission économie pour embrasser cette matière. Nous pourrons organiser des auditions des secteurs, acteurs, entreprises… Cela fait notamment suite à une interview de Marie-Hélène Ska, secrétaire générale de la CSC, que Trends Tendances avait publiée fin 2024: elle y déplorait le manque de vision dans ce domaine. Au-delà des questions urgentes liées à la fermeture d’Audi Brussels, on n’a guère abordé le sujet. Or, il y a énormément de questions à mettre sur la table concernant le coût de l’énergie, le coût du travail, la fiscalité… Comment fait-on pour améliorer notre compétitivité?
N’est-ce pas à l’agenda de la future Arizona?
Le gouvernement fédéral en devenir viendra avec une série de solutions pour améliorer la compétitivité, c’est sûr. Je ne peux pas encore en parler. Mais le parlement a également son rôle à jouer. Jusqu’ici, nous n’avons pas été à la hauteur de l’enjeu. Comment trouver des solutions collectivement? Mon objectif consiste à sortir de la logique ‘majorité contre opposition’ car l’avenir de l’industrie en Belgique nous concerne tous. Je suis un parlementaire assez jeune et une question me taraude par ailleurs: comment faire pour réenchanter la question du réchauffement climatique en prenant en considération l’enjeu économique. Il faut aller à l’encontre de cette image négative de l’enjeu écologique trop souvent présenté de façon punitive.
Aller à l’encontre de l’idée décroissante, aussi?
La transition énergétique et l’industrie verte peuvent créer de nombreux emplois, tout en apportant des réponses à la crise environnementale. Les entreprises sont d’ailleurs déjà conscientes de cet enjeu et l’intègrent dans leur stratégie. Les questions auxquelles nous pouvons apporter des réponses, c’est de savoir comment diminuer le coût de l’énergie ou du travail, répondre à un enjeu géopolitique majeur avec les mesures prises aux Etats-Unis et en Chine pour soutenir leurs industries. Nous devons avoir un discours positif et volontariste. Le président français, Emmanuel Macron, est fort critiqué aujourd’hui, mais il a réussi à mettre en place une dynamique pour apporter les attirer les investissements étrangers. Quand Paul Magnette affirmait il y a quelques années que l’on devait interdire l’e-commerce, le signal était moins heureux. En tant que député, je veux travailler pour mettre fin à cette méfiance vis-à-vis des entreprises, tout en m’intéressant à l’enjeu majeur du climat.
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