Malgré une augmentation notable au deuxième trimestre, le taux de faillite reste contenu. L’économie belge montre des signes de résilience face à un contexte international incertain, selon le dernier rapport trimestriel d’Altares Dun & Bradstreet.
La Belgique a enregistré 3.410 faillites au deuxième trimestre 2025, soit une hausse de 6,83 % par rapport au trimestre précédent, et de 11,69 % sur un an. Sur les six premiers mois de l’année, le pays totalise 6.602 faillites, un sommet inédit depuis cinq ans.
Mais rapportée au nombre d’entreprises actives, la dynamique reste mesurée. Le taux de faillite, selon une extrapolation fondée sur les données de Statbel, s’établit à 0,98 %. Un chiffre à relativiser, notamment lorsqu’on le compare à la crise de 2008 où le ratio atteignait 1,12 %.
« Il faut éviter le sensationnalisme, commente Joris Peeters, Chief Data Scientist chez Altares D&B. La progression est réelle, mais elle s’inscrit encore dans une fourchette historiquement acceptable. »

La fragilité des partenaires commerciaux
La vigilance reste toutefois de mise. L’indice global de confiance financière (GBFCI), mesuré par Dun & Bradstreet, s’est nettement dégradé chez nos principaux partenaires commerciaux : -17 % en Allemagne, -18,5 % en France. Seule les Pays-Bas enregistrent un rebond.
Ce climat européen pourrait affecter à court terme la santé des entreprises belges. Rappelons que 70 % des biens produits dans le pays sont destinés à l’exportation, avec une forte exposition aux voisins immédiats.
Les négociations commerciales en cours avec les États-Unis viennent ajouter une dose d’incertitude supplémentaire sur les flux internationaux.
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Un contexte plus stable que la crise financière
Malgré ce faisceau de tensions, les fondamentaux restent plus solides qu’en 2008. La gestion du crédit interentreprises s’est améliorée. Le délai moyen de paiement reste contenu (7,12 jours, contre 10,09 jours un an plus tôt), et près de 70 % des entreprises paient leurs fournisseurs à temps – un record.

Cette discipline pourrait témoigner d’un « réflexe de survie » dans un climat de durcissement des conditions bancaires. Les entreprises belges privilégient le règlement rapide pour maintenir leur accès au financement. Une stratégie défensive, mais efficace.
Le nombre brut de faillites grimpe, mais le risque systémique reste sous contrôle. En somme, la Belgique encaisse sans plier. Les prochains mois dépendront largement de la conjoncture internationale. La capacité du tissu entrepreneurial à maintenir ce niveau de résilience reste, elle, à confirmer.