Le gouvernement veut renforcer la lutte contre la fraude sociale avec 300 contrôleurs supplémentaires. Pour le Syndicat neutre pour indépendants, le vrai problème reste les charges sociales trop élevées qui poussent certains employeurs à enfreindre les règles.
Le ministre Rob Beenders veut frapper fort contre la fraude sociale. Il a annoncé, ce lundi, le recrutement de 300 contrôleurs supplémentaires d’ici 2029. Une décision justifiée par des chiffres préoccupants : selon le Service d’Information et de Recherche Sociale (SIRS), 35% des entreprises contrôlées au premier semestre 2025 présentaient une infraction. En clair : plus d’une sur trois.
“Cotisations exorbitantes”
L’horeca, le nettoyage et les carwashs apparaissent comme les secteurs les plus touchés. Pour le Syndicat neutre pour indépendants (SNI), ce constat n’est pas une surprise. Depuis des années, l’organisation dénonce la concurrence déloyale que subissent les entreprises respectueuses de la législation, face à des acteurs qui enfreignent délibérément les règles.
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Mais si le SNI partage le diagnostic du ministre, il diverge sur le remède. Le syndicat met en cause des charges sociales “exorbitantes” qui pèsent sur le travail. À ses yeux, elles constituent le véritable moteur de la fraude : « Si travailler et recruter était plus rentable, la motivation financière de la fraude disparaîtrait », plaide-t-il.
Cibler plutôt que généraliser
Plutôt que d’augmenter indistinctement le nombre de contrôles, le SNI préconise une stratégie plus sélective : concentrer les moyens sur les entreprises liées au crime organisé et celles qui enfreignent systématiquement la loi. Pour les autres, il s’agit surtout de rendre le respect des règles plus accessible.
Prévention et simplification
Le syndicat appelle ainsi à changer le système en profondeur. Ses priorités :
- Réduire les charges pour rendre l’emploi plus attractif.
- Alléger les formalités administratives, qui pèsent sur les PME.
- Miser sur la prévention, plutôt que sur la seule sanction.
Une réforme plutôt qu’une traque
Pour le SNI, la lutte contre la fraude ne doit pas se limiter à un renforcement policier. Elle doit s’accompagner d’une politique favorable aux entrepreneurs honnêtes, qui puissent travailler dans un climat plus équitable et à moindre coût. Sans cela, avertit le syndicat, le cercle vicieux perdurera : contrôles renforcés d’un côté, incitations à frauder de l’autre.