Pile un an après les élections fédérales et régionales, la Région Bruxelles-Capitale n’a toujours pas de gouvernement. Ahmed Laaouej poursuit les échanges avec la “majorité progressiste” ce lundi, tandis qu’un pi-nique géant se tient pour manifester contre l’absence de gouvernement, qui paralysie la Région.
“Ces derniers jours et dans les jours à venir, le président du PS bruxellois Ahmed Laaouej s’est entretenu et s’entretiendra avec le PTB, Ecolo, Groen, la Team Fouad Ahidar et Vooruit dans le cadre d’entretiens bilatéraux visant à approfondir les échanges sur la note de cadrage et la trajectoire budgétaire proposées”, a fait savoir Laaouej à l’agence Belga.
Ces échanges s’inscrivent dans le cadre de la mission d’information et d’exploration démarrée le 26 mai dernier par M. Laaouej afin d’approfondir l’examen de la possibilité d’une majorité progressiste en Région bruxelloise, à la suite de l’appel lancé dans ce sens, fin avril, par diverses composantes de la société civile bruxelloise. Une première réunion plénière s’était tenue dans ce cadre le 27 mai dernier. Il s’agissait de la première réunion depuis les élections régionales rassemblant les représentants d’une majorité au Parlement bruxellois, sur la base d’une note de cadrage et d’une trajectoire budgétaire.
Ces échanges, rappelait-on lundi dans l’entourage de M. Laaouej ont pour objectif de déterminer les conditions d’une possible entrée en négociation pour la formation d’un gouvernement bruxellois entre les six formations politiques concernées.
De son côté, le MR a réuni vendredi les partis ayant répondu à sa proposition de note de politique régionale, soit le MR, les Engagés, Groen, Vooruit, l’Open Vld et la N-VA. Ecolo et DéFI, qui n’ont jamais caché leur réticence à se lancer dans le bain aux côtés de la N-VA, ne sont pas venus. A l’issue de la réunion, le président du MR, Georges-Louis Bouchez, a indiqué que le formateur David Leisterh avait été chargé de proposer un “chemin” pour la suite des échanges.
Pique-nique
Quelque 500 personnes, selon la police de la capitale, se sont rassemblées lundi midi devant le bâtiment de la Bourse de Bruxelles lors d’un pique-nique géant pour protester contre l’absence de gouvernement bruxellois, pile un an après les élections. Déplorant les querelles partisanes, les organisateurs rappellent que “Bruxelles ne peut se permettre d’attendre plus longtemps”. Le 9 juin 2024, les Belges se rendaient aux urnes pour les élections européennes, législatives et régionales. Un cinquième de législature plus tard, la Région de Bruxelles-Capitale est toujours privée de gouvernement de plein exercice après des mois de vaines tractations et vétos mutuels.
“Ça suffit.” C’était le message des centaines de citoyens réunis dès 12h00 sur la place de la Bourse, munis de nappes et garnitures de pique-nique. Ce moment convivial, qui visait à exprimer “amour et inquiétude” pour la capitale, a rassemblé des artistes, fonctionnaires, employeurs, indépendants, entrepreneurs et autres membres d’associations – tant néerlandophones que francophones.
L’absence de gouvernement bruxellois a un impact financier sur “toute une série d’organisations et d’associations”, a insisté l’un des coorganisateurs, Daniel Verougstraete. Ce dernier rappelle que le blocage empêche la mise en œuvre de nombreuses politiques, qu’il s’agisse d’investissements liés aux infrastructures ou encore de décisions relatives à la sécurité, la propreté, la sécurité, au logement et “à un tas d’autres défis”.
La capitale “mérite un gouvernement, mais aussi une structure institutionnelle différente de celle qu’elle connaît aujourd’hui”, a continué Daniel Verougstraete. Selon les organisateurs, les structures politiques actuelles ne fonctionnent plus et les listes électorales bruxelloises (séparant jusqu’ici francophones et néerlandophones) gagneraient, par exemple, à être simplifiées.
Ils exigent une gouvernance “efficace et respectueuse de l’identité et de la réalité bruxelloise”, et appellent également les responsables politiques à une réelle collaboration avec la population.