L’inexorable chute de l’industrie belge et surtout flamande
Les derniers chiffres d’Eurostat sont implacables : le déclin industriel sévit partout en Europe. La Belgique n’y échappe pas et fait même moins bien que ses voisins. Forcément, la Flandre, plus industrielle, est la première touchée.
Amorcé durant la crise inflationniste, avec la flambée des prix de l’énergie, le lent déclin de l’industrie européenne se confirme. En janvier 2024, l’activité industrielle dans la zone euro a de nouveau reculé de 6,7% par rapport à janvier dernier. La Belgique n’y échappe pas avec un recul limité de 2,7% pour ce mois de janvier, très loin de l’Irlande et de ses -34%, ou même de l’Allemagne (-5,4%) et des Pays-Bas (-4,2%).
Mais en se plongeant dans les chiffres, le tableau est bien plus sombre. À l’exception de ce mois de janvier, la Belgique a réalisé de moins bonnes performances que la zone euro ces 5 derniers mois. Et si on tient compte des 12 derniers mois, la baisse de l’activité industrielle belge tourne en moyenne autour des -7%, là où elle n’était que de -2% en Allemagne et de -3,2% en France. Le déclin industriel de l’Allemagne fait la “Une” de toute la presse économique, mais en réalité, la situation est encore pire en Belgique et en particulier en Flandre.
Credit : Eurostat
La Flandre, face à une vague de faillites ?
Dans son dernier rapport sur l’état de l’économie belge, la Banque Nationale faisait part de “son inquiétude” sur “la viabilité et la compétitivité” de certaines entreprises, expliquait Pierre Wunsch. Le gouverneur de la BNB visait l’industrie, qui rencontre toujours des coûts énergétiques élevés (les prix sont encore 4 à 5 fois plus élevés en Europe qu’aux États-Unis ou en Asie) et une perte de compétitivité due aux coûts salariaux, qui ont augmenté plus rapidement que dans les pays voisins. Si la BNB estime qu’on devrait éviter une spirale salaire-prix cette année, le différentiel s’est creusé en 2022 et 2023, d’environ 4% avec les pays voisins (Allemagne, Pays-Bas, France).
Bien entendu, le patron des patrons Pieter Timmermans (FEB) s’en est plaint, indiquant que cette baisse de l’activité industrielle était annoncée : “Une perte de compétitivité (2022) vous posera toujours des problèmes plus tard (2024-2025), nous y sommes.” La FEB estime que le handicap salarial devrait être de plus de 12% cette année, vis-à-vis des trois pays voisins.
Credit : FEB
Il est un fait que les mauvaises nouvelles s’enchainent du côté de l’industrie, particulièrement au nord du pays. Après Barry Callebaut et la suppression 500 emplois, c’est au tour de Van Hool de jouer sa survie. 1.200 emplois sont menacés. De Tijd donnent encore d’autres exemples, en Flandre, avec de grandes difficultés pour Volvo Trucks à Oostakker et Three Carpets à Waregem, qui a fait faillite, menant au licenciement de 262 personnes.
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