Enième plan d’action pour la Flandre

L’Imec est, pour la deuxième année consécutive, le plus grand demandeur auprès de l’Office européen des brevets. © BELGAIMAGE

Fermement décidée à accélérer l’essor de son industrie, la Flandre multiplie les plans d’action. Le dernier en date a pour mots-clés : nucléaire, innovation et décarbonation.

Accélération (versnelling) : tel est le fil conducteur de différents plans d’action récemment lancés par la Flandre afin de renforcer la productivité et la compétitivité de son industrie, le dernier en date étant un plan d’action intégré pour l’industrie flamande fort de 90 mesures concrètes, trop longues à détailler ici, mais dont l’application fera l’objet d’un suivi annuel par le gouvernement.

Dans ce cadre, le nucléaire, longtemps décrié, revient en force. Source incontournable de bien-être, l’industrie flamande est en effet énergivore. D’où l’impérieuse nécessité de maîtriser le coût de l’énergie utilisée. La Société flamande de participations (PMV) a été chargée d’examiner, d’ici la fin de l’année, de quelle manière la Flandre pourra participer financièrement à la construction de petits réacteurs modulaires (PRM). Assemblés en usine, ces derniers peuvent être rapidement installés partout où cela s’avère nécessaire et, comme leur appellation le suggère, être associés pour monter en puissance en même temps que la demande d’électricité, de chaleur ou de vapeur pour des processus industriels.

Dès 2035, un premier réacteur PMR, dont le liquide de refroidissement serait du plomb fondu au lieu d’eau, devrait fonctionner à titre de démonstration sur le site nucléaire de Mol.

Recherche et brevets

En matière d’innovation, la Flandre occupe actuellement la 23e place (sur 239) dans le Regional Innovation Scoreboard (RIDS) de l’Union européenne. L’objectif sera de prendre place parmi les cinq premiers en augmentant progressivement les dépenses en recherche et développement jusqu’à 5% du produit (régional) intérieur brut, montant dans lequel les pouvoirs publics interviendront à hauteur d’un cinquième.

En matière de demande de brevets, la Flandre est neuvième avec pour figure de proue l’Imec. Basé à Louvain, cet institut de recherche, qui investira prochainement 2,5 milliards d’euros dans la réalisation d’une ligne pilote pour puces de moins de deux nanomètres afin de rester pionnière en ce domaine, est au demeurant – et pour la deuxième année consécutive – le plus grand demandeur auprès de l’Office européen des brevets.

La Flandre va augmenter progressivement ses dépenses en R&D jusqu’à 5% du produit (régional) intérieur brut.

En matière de décarbonation, le défi est immense. Si la Flandre ne possède aucune installation de stockage pour le CO2 émis, il existe en revanche en mer du Nord divers gisements gaziers épuisés qui ne demandent qu’à être remplis à nouveau. Liquéfié, ce gaz y serait acheminé par bateau au départ d’un export hub construit à Anvers dont la capacité devrait atteindre 10 millions de tonnes à l’horizon 2030. À Zeebrugge, Virya Energy, une filiale du groupe Colruyt, vient d’entamer, en partenariat avec la société publique flamande Hyoffgreen et l’allemande Messer, la construction de la première usine d’hydrogène vert du pays.

Parallèlement, la Flandre veillera au développement de ses infrastructures. Actuellement déjà, son réseau électrique compte plus d’une trentaine d’entreprises sur liste d’attente.

Guillaume Capron

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