Fin de l’obligation de télétravail: Et si c’était l’occasion de se remettre au vélo ?

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Avec la fin de l’obligation de télétravail, nous allons être de plus en plus nombreux à retrouver le chemin des bureaux. Et plutôt que de s’énerver dans les embouteillages, pourquoi ne pas profiter des beaux jours pour réenfourcher sa bicyclette ?

Depuis ce 9 juin, le Comité de concertation a assoupli les mesures sanitaires et nous pouvons retourner petit à petit sur nos lieux de travail. Une bonne nouvelle sur le plan social pour certains mais aussi sur le plan physique pour ceux qui avaient l’habitude d’effectuer le déplacement depuis leur domicile autrement qu’en utilisant la voiture ou les transports en commun. En effet, si certains ont profité du télétravail pour remplacer leur temps habituel de déplacement avec la pratique d’une activité sportive, d’autres se sont plutôt encroûtés en restant confinés dans le bureau aménagé à domicile.

Il s’agit d’une mauvaise habitude qu’il conviendra de changer pour ces derniers. Il est en effet recommandé d’exercer quotidiennement une activité physique d’intensité modérée d’au moins 30 à 60 minutes. La Dr Milou Beelen du Centre Médical Universitaire de Maastricht rappelle qu’une activité physique régulière permet de gérer son poids, d’éviter les problèmes de tension artérielle. Elle améliore aussi la qualité du sommeil, notamment grâce à son impact positif sur l’humeur. Mais attention pour que votre condition physique s’améliore vraiment, il est important de bouger par blocs de 10 minutes.

Bouger au moins dix minutes pour améliorer sa condition physique

“Bouger, c’est toujours mieux que rester assis, mais ce n’est qu’en cas d’effort de plus de 10 minutes que l’on peut vraiment améliorer sa condition physique. Il faut en effet un certain temps avant que les systèmes d’énergie impliqués dans l’effort de durée ne soient entièrement “activés “”, précise Milou Beelen.

Marcher ou utiliser son vélo pour se rendre sur son lieu de travail peut donc permettre de faire d’une pierre deux coups. Si votre le trajet entre votre domicile et le travail n’excède par exemple pas 10 minutes, vous pouvez vous offrir une petite promenade pendant votre pause midi. Elle aura aussi l’avantage de vous ressourcer aussi mentalement.

C’est dans ce contexte de “retour au boulot” que commence, ce lundi, la semaine “je vais au travail à vélo”. Un moyen de locomotion qui n’est pas toujours apprécié en raisons de trois obstacles majeurs : la météo, le manque de temps et la sueur en arrivant sur le lieu de travail. Pourtant derrière chaque problème, il existe toujours une solution.

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Pas de mauvaises excuses

La météo belge est capricieuse et surtout humide. Mais ce n’est pas une excuse pour rester au sec, assis dans votre voiture. Il existe des vêtements contre la pluie adaptés au vélo et si vous n’avez pas envie de trop délier les cordons de la bourse, vous pouvez toujours laisser une tenue de rechange sur votre lieu de travail ou la prendre avec vous si cette possibilité n’existe pas.

Si l’on ne possède pas de vélo électrique, le fait de pédaler risque évidemment de vous faire transpirer. Et il suffit parfois d’une température un peu élevée lors de certaines journées estivales pour arriver au même résultat. Afin ne pas sentir mauvais au bureau et d’avoir ses vêtements collés sur le corps à cause de la sudation, assurez-vous dès lors qu’il existe des possibilités de se doucher chez votre employeur. C’est aussi l’occasion de faire une petite économie sur votre facture d’eau.

L’argument du manque de temps peut vite voler en éclat. Premièrement, pour les trajets relativement courts, le vélo peut s’avérer parfois plus efficace que la voiture où l’on perd beaucoup de temps entre les embouteillages et les problèmes de parking. Deuxièmement, comme vous effectuez votre dose de sport avec ce déplacement vers le bureau, il n’est plus impératif de vous astreindre une session de sport en rentrant chez vous. Mais, il existe évidemment d’autres impératifs tout à fait légitimes (les enfants par exemple) qui vous empêcheront de sauter le pas et nul ne vous en tiendra rigueur. Le plus important étant de ne pas trouver de mauvaises excuses.

Le vélo, un sport à “faible impact”

“Le vélo est le moyen le plus accessible de pratiquer une activité physique, même pour les personnes qui souffrent d’arthrose, par exemple. C’est un sport dit à ” faible impact” : vous exercez moins de contraintes sur vos articulations qu’en marchant, en courant ou en sautant, parce que votre poids est porté.”, explique la Dr Milou Beelen qui recommande aussi la natation pour les mêmes raisons. Mais l’idéal reste toujours préférable de combiner ce type d’activités avec la marche et/ou la course à pied afin de construire ou de maintenir la densité osseuse. Cette combinaison est même encore plus importante pour les femmes qui peuvent combattre l’ostéoporose. Se contenter uniquement de vélo n’est pas suffisant.

Une préparation physique comme les coureurs professionnels n’est a priori pas nécessaire. Il faudra juste ne pas placer la barre trop haute et augmenter progressivement la cadence.“Tout dépend de votre objectif personnel. Il est préférable de monter progressivement et de commencer par exemple une fois par semaine avant de passer à deux dans les semaines qui suivent. Vous pouvez ainsi parvenir à votre propre objectif en toute tranquillité. Quiconque effectue trois fois par semaine trois quarts d’heure de trajet simple peut considérer cela comme un entraînement sportif sérieux.”, estime la docteure Beelen.

Le vélo, une pratique qui ne manque pas de selle

Si le vélo est un sport à faible impact pour les articulations, il peut s’avérer plus douloureux musculairement au niveau de la selle. “Les douleurs musculaires sont une réaction qui signifie que les muscles ont été sollicités un peu trop soudainement, mais elles doivent passer dans les deux jours. “, explique la Dr Beelen. “Les douleurs liées à la selle sont souvent dues à la distance parcourue à vélo, à une mauvaise selle ou à une mauvaise position de la selle. Il suffit juste d’adapter cette dernière pour soulager les problèmes : par exemple, la pointe légèrement vers le bas, sinon, une autre selle ou un pantalon de vélo adapté. “, poursuit-elle. C’est pourquoi, il est préférable d’y aller crescendo. Par exemple, en passant d’un déplacement par semaine à deux et pas directement à trois ou quatre.

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Un vélo mal réglé peut entrainer des douleurs aux genoux et au dos

La docteure Beelen évoque aussi les douleurs aux genoux. “Ils peuvent s’expliquer par une selle est trop basse ou un coup de pédale trop fort”. En revanche, si ce sont les mollets qui sont douloureux, c’est que votre selle est trop haute. Un vélo mal réglé peut aussi provoquer des maux de dos, notamment si le guidon est trop éloigné de votre corps. “Des petites douleurs sont normales au début, mais elles doivent disparaître en quelques jours. Si la situation s’aggrave, faites vérifier votre position sur le vélo ou rendez-vous chez votre médecin. La douleur ne peut pas s’installer plusieurs semaines.”, affirme le Dr Beelen.

Un vélo à vitesses est plus adapté

Si certaines personnes sont adeptes du BMX ou du fixie, les cyclistes occasionnels doivent préférer un vélo à vitesses pour leurs déplacements. En effet, si vous avez du vent de face, vous devrez pédaler plus fort ce qui peut entrainer un risque de douleurs. Il ne faut pas hésiter à rétrograder de vitesse pour garder un rythme de pédalage fluide. Tout le monde n’a pas les cuisses d’un(e) champion(ne) de cyclisme sur piste .

C’est d’ailleurs pour cette raison que les vélos électriques ont la cote dans les agglomérations, surtout à Bruxelles avec les nombreuses montées. Cependant, si vous serez plus à l’aise sur ce type de monture, l’impact bénéfique de l’activité sur votre condition physique sera moindre.

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