Conner Rousseau, président des socialistes flamands, affirme que les réformes du chômage et des pensions ne seront effectives que si la majorité s’entend sur les modalités de la taxation des plus-values. Pas question d’exceptions. C’est la ligne habituelle, mais aussi la conséquence du malaise syndical et d’une enquête réalisée par la RTBF.
Conner Rousseau, président de Vooruit, exprime tout haut le malaise que l’on percevait tout bas. Les socialistes flamands ne remettent pas en cause les réformes du chômage et des pensions, mais leur base exprime un malaise évident. Et la consigne est désormais claire: pas de vote sans que la taxation des plus-values soit sur les rails.
“Il y aura des mesures qui touchent tout le monde ou il n’y en aura aucune”, plaidait Conner Rousseau à la VRT, jeudi soir. Voici un mois, il avait déjà mis en garde: “Si l’accord de gouvernement n’est pas respecté, alors il n’y a plus de gouvernement”.
Le sujet est sur la table du kern, ce vendredi.
Le coup de pression n’est pas encore de nature à déstabiliser le gouvernement De Wever, car cette volonté d’équilibre était assez attendue. Mais le mécontentement de la rue et le résultat d’une enquête de la RTBF et de la VRT font monter les enchères. Pas question pour Vooruit de céder aux volontés de la N-VA, du MR et du CD&V.
Deux frondes
Les syndicats, qui ne cessent de mener des actions de contestation depuis le début de l’année, multiplient les mises en garde auprès de leur principal relais au gouvernement. La FGTB et son aile flamande (ABVV) clament: “La déclaration libératoire unique (DLU) a été acceptée sans problème, mais pour la taxation des plus-values, on chipote...”
C’est le symbole d’un gouvernement de “droite dure” qui veut remettre en cause la concertation sociale, appuie-t-on dans les rangs syndicaux, après la médiation très sèche du vice-premier ministre MR, David Clarinval, dans la question de la marge salariale: circulez, il n’y en a pas…
Une enquête sur la satisfaction des électeurs à l’égard des réformes, menées un an après les élections par la RTBF et la VRT, ajoute une couche à ce malaise. Si l’approbation est assez large, le taux d’approbation est nettement plus bas dans les rangs des partisans de Vooruit (seuls 26% favorables!) et la volonté d’une contribution des fameuses “épaules les plus larges est demandée”.
Bref, pour Vooruit, le déséquilibre est criant.
“Le Flamand donne un signal clair, ramasse Conner Rousseau. Les réformes doivent être pour tout le monde.”
Deux refus
Dès lors, Vooruit monte dans les tours et affirme déjà qu’il refusera deux modalités voulues par ses partenaires de gouvernement.
Tout d’abord, le MR et la N-VA souhaitent une exonération pour les détenteurs d’un portefeuille de plus de dix ans. Pas question.
Le CD&V, lui, voulait que l’exonération prévue pour les investisseurs particuliers soit portée à 20 000 euros par an. Pas question, non plus.
Le message des socialistes: il faut s’en tenir à la déclaration gouvernementale, qui ne prévoit pas de telles exceptions. On se souvent du fameux débat généré par les déclarations de Georges-Louis Bouchez, président du MR, sur les fameuses notes consignées dans des carnets annexes.
Autre message de Vooruit: “Si l’on veut obtenir 500 millions d’euros, on ne pourra de toute façon pas permettre plein d’exceptions à la règle“.
Cela promet d’être chaud.