Alors qu’un saut d’index proposé par le Premier ministre a massivement été rejeté autour de la table de l’Arizona, on évoque tout de même “un saut d’index à la BNP Paribas”, apprend De Tijd. Il concernerait les hauts revenus. Le président du MR, Georges-Louis Bouchez, s’est lui montré ouvert à un saut d’index des allocations sociales.
“Un saut d’index à la BNP Paribas“, de quoi s’agit-il ? Pour comprendre, il faut remonter à 2014, quand la banque décidait de ne pas indexer les salaires de ses cadres. Pour l’Arizona, il s’agirait d’un moyen de soulager les entreprises tout en évitant de toucher à la fameuse classe moyenne.
Cela pourrait également servir de carotte pour les socialistes. Mais il reste à voir si Vooruit mordrait à l’hameçon : toucher à l’indexation, de quelques manières que ce soit, reste un tabou.
Durant la crise inflationniste, la question de savoir s’il fallait indexer automatiquement les plus hauts salaires est revenu régulièrement dans les débats. Mais les socialistes, tant francophones que flamands, n’ont jamais voulu ouvrir cette boîte de Pandore.
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Les allocations sociales et familiales
De l’autre côté de la balance, les libéraux verraient bien s’appliquer un saut d’index pour les allocations sociales. Georges-Louis Bouchez s’est fermement opposé au saut d’index “pour celles et ceux qui travaillent”, mais il a laissé la porte ouverte à un saut d’index pour les allocations, “car elles ont plus augmenté que les salaires ces dix dernières années en raison de l’enveloppe bien être”.
Aucun parti, en revanche, ne plaide pour un saut d’index des retraites.
Mais il est bien question reporter de deux mois l’indexation des allocations familiales. Il s’agit d’une mesure qui vient du fédéral, mais qui aurait pu être compensée par le gouvernement wallon, a dénoncé le Parti socialiste. La mesure n’est pas un saut d’index à proprement parler, mais concerne quelque 513.000 familles. Économies espérées : 10,5 millions d’euros.
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10 milliards d’euros
Dans l’Arizona, on semble finalement s’être mis d’accord sur un effort de 10 milliards d’euros. Les partis qui la composent ont lancé une série de pistes chocs ces derniers jours, dans une sorte de chorégraphie orchestrée. On verra ce qu’il en restera.
Outre le saut d’index, Bart De Wever a mis sur la table un nouveau taux de TVA pour les taux réduits. L’objectif serait de rassembler les taux de 6% et 12% autour de 9%. La question est très sensible, tant pour Vooruit que les libéraux. Il faut dire que le taux de 6% s’applique en partie à l’alimentation, à la rénovation et à l’énergie.
Avec la lutte contre les malades de longue durée et une réduction des dépenses en soin de santé, le chef de l’exécutif espère récolter 6,6 milliards d’euros. Bart De Wever est toutefois contesté au sein du gouvernement, tant sur la précision des chiffres que sur la méthode. Le locataire du 16 rue de la Loi aurait trop tardé avant de rentrer dans le vif du sujet.
Aujourd’hui, la date du 14 octobre semble compromise pour aboutir sur le budget. Mais les 5 partis de l’Arizona pourrait s’accorder sur un accord de principe : un objectif chiffré à atteindre.