Bart De Wever va arrêter sa mission de formation, après le refus de Bouchez: que va-t-il se passer après cet échec?

Le président du MR Georges-Louis Bouchez a rejeté la proposition finale présentée par le formateur Bart De Wever. Le Roi le déchargera ce jeudi soir de sa mission de formation. On va temporiser avant de reprendre… avec les mêmes? Pas de gouvernement fédéral avant les communales?  

Le formateur Bart De Wever (N-VA) arrête sa mission. Il l’a annoncé à ses partenaires par un message WhatsApp: “Si tous les cinq n’en veulent pas, il n’y a pas grand-chose d’autre à faire.”

L'”ultime proposition” du formateur n’aura pas convaincu ses partenaires potentiels de l’Arizona. En milieu d’après-midi, le MR a rejeté le compromis. Ce jeudi soir à 20h15, le Palais devrait décharger le leader nationaliste de sa mission. Et temporiser.

Bart De Wever avait introduit, dans sa nouvelle proposition, deux exceptions à la taxe sur les plus-values, qui cristallise les tensions entre le MR et Vooruit.
Il s’agissait d’une nouvelle exonération et l’élargissement d’une exonération existante. Selon cette proposition, aucun impôt sur les plus-values ​​ne devrait être payé pour les actions cotées détenues en portefeuille pendant plus de dix ans. Et pour les entrepreneurs qui détiennent une participation de plus de 5% dans une entreprise, l’exonération passerait de 2,5 millions d’euros à 5 millions d’euros.

Mais cette proposition n’a pas reçu l’aval du MR. “Ce qui est sur la table est “décidément inacceptable, dit-on chez les libéraux francophones. Nous avons fait des contre-propositions car nous sommes et restons constructifs, mais elles sont recalées.”

Le formateur est attendu au Palais à 20h15.

Et après?

Que va-t-il se passer après cet échec? Une “minicrise” ou une crise plus grave?

Si Bart De Wever remet son tablier au Roi, ce dernier pourrait décider de temporiser avant de désigner une nouvelle mission pour apaiser les choses, avec les mêmes partenaires. Tant Conner Rousseau que Georges-Louis Bouchez ont tout de même affirmé qu’ils voulaient de ce gouvernement.

Une mission donnée aux sociaux-chrétiens, Maxime Prévot (Engagés) et/ou Sammy Mahdi (CD&V) aurait du sens: ces deux partis sont restés en réserve et représentent la ligne médiane de la formation. A moins que le Palais ne décide de mouiller un libéral francophone ou un socialiste flamand?

Dans un deuxième temps, si le blocage persiste, il pourrait toujours être fait appel à l’Open VLD, qui conclut son élection présidentielle interne. A quelques réserves près: les libéraux flamands ne veulent pas participer au pouvoir après leur défaite et une majorité avec l’Open VLD serait très courte d’un siège seulement. Avec un grand risque d’instabilité à la clé.

En Belgique, le temps permet de trouver des solutions, qui semblaient parfois impossibles initialement.

Mais l’échec du formateur et du premier parti de Flandre pourrait ouvrir une crise plus profonde. Ce qui semble probable, désormais, c’est qu’il n’y aura pas de gouvernement fédéral avant les communales.