Ça discute budget au gouvernement fédéral. Forcément, l’inimitié entre les libéraux et les socialistes néerlandophones refait surface. Avec des propositions qui figurent parfois en dehors de l’accord de gouvernement, comme une taxe des millionnaires. Une manière de faire monter les enchères.
C’est dans HLN que Conner Rousseau a lâché sa solution pour assainir les finances publiques : une taxe des millionnaires, proposée à toutes les sauces durant la dernière campagne électorale.
Le président de Vooruit explique qu’une contribution “modeste” de 0,3% des patrimoines supérieures à 1 million d’euros, de 0,45% pour les fortunes supérieures à 2 millions d’euros et de 0,6 au-delà de 3 millions d’euros rapatrierait 1 milliard d’euros dans les caisses de l’État. Cela concernerait environ 150.000 personnes, selon le socialiste.
“Ceux qui travaillent reversent la moitié de leur salaire, mais ceux qui possèdent plus d’un million d’euros (en comptes-titres, actions, obligations, cryptomonnaies…) ne versent rien. Cela doit changer”, commente Conner Rousseau dans le quotidien.
“Vooruit a raison”
Cette sortie a provoqué un rare alignement avec les socialistes francophones. “Vooruit a raison”, a réagi Paul Magnette, le président du PS, relançant sa proposition adaptée à la Belgique de la taxe Zucman, tant décriée chez nos voisins français.
Pour rappel, en Belgique, la proposition de Paul Magnette repose sur deux piliers : une taxe de 1% sur les patrimoines au-dessus de 5 millions d’euros et de 2% sur les patrimoines au-dessus de 100 millions d’euros. L’autre pilier concerne la spéculation boursière, actuellement peu, voire pas du tout, taxée en Belgique. Le PS propose de la taxer à hauteur de 30 %. Le tout pourrait rapporter 6 milliards d’euros selon le président du PS et l’économiste français.
Bouchez contre-attaque
Conner Rousseau a trouvé Georges-Louis Bouchez sur sa route. Réagissant au micro de VTM, le libéral s’est amusé de l’inventivité des socialistes à trouver une nouvelle taxe “dans le pays le plus taxé au monde“.
Le président du MR a entamé son refrain habituel : “La Belgique n’a pas de problème de recettes, nous avons un problème de dépenses. On dépense trop.” Dans le viseur, les dépenses sociales, dont le déficit serait de 8 milliards d’euros, selon le libéral.
Bouchez estime qu’il est possible de trouver 5 milliards en débusquant les malades de longue durée qui ne devraient pas l’être. Le libéral cite une étude de l’Inami et parle “25% des malades de longue durée concernés”.
Malades de longue durée
Des chiffres difficiles à vérifier, mais le libéral est plus dans son droit, car la problématique du nombre de malades de longue durée, en constante augmentation, fait bien partie des priorités de l’accord de gouvernement, au contraire d’une taxe sur les millionnaires.
Le ministre de la Santé, Frank Vandenbroucke, ministre Vooruit, prépare une réforme qui doit responsabiliser chaque acteur de la chaînes : entreprises, malades, mutuelles et médecins. Parmis ces derniers, il est prévu de repérer ceux qui auraient la main lourde sur les certificats médicaux, sanctions à la clé.
Pour cela, le gouvernement compte utiliser le datamining, une technique utilisée pour repérer des anomalies dans un ensemble de données plus large à l’aide d’algorithmes. Exactement celle qui va être utilisée par le fisc pour surveiller vos anomalies bancaires.
16,6 milliards d’euros
20 milliards d’euros, 12 milliards, 9 milliards… l’effort budgétaire auquel se prépare l’Arizona diffère selon la formation politique. Le ministre du Budget, Vincent Van Peteghem (CD&V), parle lui plutôt d’un effort de 16,6 milliards d’euros.
Outre la volonté de booster la croissance, l’Arizone espère récupérer de précieux milliards des ventes de BNP Paribas et Belfius. Des mesures one-shot, comme tout le monde le sait désormais.