Réforme fiscale: le MR coince à trois niveaux, le blocage confirmé

Olivier Mouton
Olivier Mouton Chef news

Les libéraux francophones communiquent à l’issue de leur bureau de parti. Ce qui est sur la table est insuffisant.

« J’ai vraiment de l’admiration pour Alexandre (De Croo) et Vincent (Van Peteghem, pour leur persévérance. Ils continuent à se battre. Mais personne n’a la moindre idée de comment nous allons sortir de cette situation. Nous savions tous depuis très longtemps que cela serait très difficile pour le MR.” Voilà l’expression d’un vice-Premier, ce lundi, via Business A.M.

Et en effet, le MR coince au sujet de la proposition actuellement en discussion. La communication faite par les libéraux francophones à l’issue de leur bureau, ce lundi après-midi, est claire: en l’état, c’est “non”! Et le sujet risque bien d’être reporté au-delà du 21 juillet, deadline fixé par le Premier ministre.

“Après une présentation des réunions faite par le vice-premier ministre, David Clarinval, le Conseil du MR constate qu’au moins 3 difficultés majeures subsistenté, souligne le communiqué.

  1. Le financement du projet de réforme repose sur une hausse de fiscalité dirigée vers les citoyens, les consommateurs et les entreprises. Lors des dernières discussions, les propositions comportaient toujours des taxes nouvelles pour plus d’1,6 milliard d’euros notamment sur la construction, la consommation, le tourisme, l’alimentation, la presse ou encore la culture. Reprendre d’une main ce que l’on donne de l’autre n’est pas acceptable pour le MR.  Nous plaidons pour une réelle baisse de fiscalité pour les travailleurs mais sans impacter les consommateurs, les épargnants, les investissements, la compétitivité et la survie de nos entreprises.
  • Contrairement aux demandes du MR, il n’y a toujours pas de propositions concrètes et crédibles pour stimuler l’emploi. Le MR a déposé des propositions permettant la création de 25 000 jobs en 3 ans (2024-2026) au-delà de la croissance spontanée d’emplois en Belgique sur base de réformes pour activer les métiers en pénurie qui ne cessent d’augmenter comme l’a à nouveau indiqué le Forem dans son dernier rapport (151 métiers en pénurie), les travailleurs en fin de carrière, le retour au travail de personnes après une incapacité, ou des parcours individualisés.
  • Enfin, dans les dernières propositions, les travailleurs indépendants qui sont plus d’un million en Belgique ne bénéficient proportionnellement pas de la même baisse d’impôt que les autres travailleurs et cette baisse n’est pas octroyée dans le même délai. Pour le MR, il faut que les travailleurs indépendants bénéficient également et dans les mêmes proportions de cette baisse de fiscalité.

Le MR ajoute: “Par ailleurs, les dernières informations budgétaires à notre disposition démontrent que pour atteindre les objectifs budgétaires de ce gouvernement, il conviendra de trouver plus d’1 milliard d’euros lors du conclave de septembre-octobre prochain. Le MR estime que cette discussion doit avoir lieu en même temps que celle sur la réforme fiscale, au risque d’entraîner une hausse globale de la fiscalité. Nous plaidons pour qu’une vue d’ensemble soit apportée dans les discussions. Ce n’est qu’avec cette vue d’ensemble que nous pourrons poursuivre le travail d’équilibre entamé par le gouvernement pour assainir les finances publiques et diminuer la fiscalité tant des citoyens que des entreprises.”

Conclusion: “Par conséquent, pour le MR, les propositions sur la table ne constituent pas à ce stade une base équilibrée de négociation et ne permettent pas le redémarrage de discussions en séance plénière. Il est essentiel que les trois difficultés aient pu être levées et qu’une vue claire de l’exercice budgétaire à venir soit établie, sous l’égide du Premier ministre qui peut compter sur notre plein soutien à la recherche d’un compromis. Comme le MR l’a fait depuis le début des discussions et au travers de toutes les propositions qu’il a formulées, nous continuerons à défendre avec détermination une baisse effective de la fiscalité, une stimulation active de l’emploi et une gestion saine des dépenses publiques. Notre responsabilité est de faire en sorte de récompenser les gens qui travaillent, épargnent et investissent.

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