“On a merdé” : Ecolo lance sa refondation par une “enquête populaire”

Samuel Cogolati et Marie Lecocq - BELGA PHOTO NICOLAS MAETERLINCK
Baptiste Lambert

“Le parti que nous vous proposions n’était pas celui dont vous rêviez.” Ecolo se lance dans un grand exercice d’introspection et assure qu’il va changer, suite à la double défaite électorale de juin et d’octobre dernier.

Le parti écologiste a lancé sa campagne de communication autour de sa refondation. Premier constat : cette communication tranche avec celle du soir des élections communales. Le 13 octobre dernier, tout sourire, la Bruxelloise Marie Lecocq qualifiait les résultats “de rebond positif par rapport au 9 juin“, son collègue wallon, Samuel Cogolati, estimait qu’Ecolo avait “déjoué les pronostics les plus pessimistes“.

Factuellement, parler de rebond par rapport à juin dernier était correct dans les chiffres. Mais c’était oublier que le scrutin régional et fédéral fut une débâcle sans nom. Ensuite, parler de “rebond positif” quand votre formation perd tous ses maïorats, pour n’en gagner qu’un à Frameries, n’est sans doute pas la communication la plus adéquate qui soit. Beaucoup d’observateurs ont avancé le terme de déni, y compris dans ces colonnes.

Une grande enquête populaire

Cette rhétorique appartient au passé. “On a merdé.” C’est par cette phrase que commence la communication d’Ecolo sur les réseaux sociaux. “94% des Belges jugent urgent de s’adapter au dérèglement climatique, et 51% considèrent cette adaptation comme une priorité nationale. Pourtant, lors des élections de juin 2024, Ecolo n’a convaincu que 7% des électeurs. Pourquoi ces convictions écologiques, partagées par une immense majorité, ne se traduisent-elles pas dans les urnes ?”, s’interroge Samuel Cogolati.

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Ecolo veut trouver cette réponse à l’aide d’une grande “Enquête Populaire“, pour “écouter profondément les attentes, les colères, les espoirs des Belges, avec authenticité et humilité”, explique Marie Lecocq. “Pas de promesses toutes faites, pas de leçons. Juste des oreilles grandes ouvertes pour entendre ce que les Belges attendent d’un mouvement d’écologie populaire.”

Le duo conclut : “Les citoyens demandent plus de sécurité, de meilleurs soins de santé, une consigne sur les déchets. Pendant ce temps, les zones de police sont asphyxiées, le budget de l’INAMI ne suit pas, et la consigne promise a disparu. Ecolo veut répondre à ces attentes de manière crédible, sans posture ni promesses creuses.”

Aller au-delà des mots

Pour entamer ce changement, le parti se dote d’une nouvelle directrice de la communication, en la personne de Marie Thibaut de Maisieres, en lieu et place d’Antonio Solimondo.

Mais il faudra davantage que des mots pour convaincre les anciens électeurs déçus d’Ecolo. Ce matin, sur Bel RTL, Samuel Cogolati, reconnait d’ailleurs que son parti doit “absolument changer” et qu’un changement de nom n’est pas impossible.

Se recentrer sur les questions écologiques et de bonne gouvernance est-il la clé ? Les dernières sorties médiatiques des deux coprésidents ne plaident pas encore en ce sens. Marie Lecocq a par exemple appelé les autorités belges à suspendre la plateforme X, contrôlée par Elon Musk, qui doit en trembler. Samuel Cogolati a lui participé à la manifestation “anti-Arizona” contre des mesures sur les pensions qui n’existent pas encore.

Mais la bonne nouvelle, c’est qu’il reste 5 ans à Ecolo pour trouver un angle d’attaque. Et que les refondations, en Belgique, ça peut fonctionner. Les Engagés en sont la preuve vivante.

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