Dans les milieux patronaux, c’était sans doute le point le plus attendu du programme de l’Arizona. Le Premier ministre, Bart De Wever, et le ministre de l’Economie, David Clarinval, lance la réflexion.
Lorsque l’on parle aux représentants du patronat ou à des CEO du programme de l’Arizona fédérale, nombreux sont ceux qui saluent, à côté des réformes “difficiles et nécessaires”, le plan “Make 2025 – 2030”. Car il donne des perspectives.
Jusqu’ici, toutefois, on n’en parlait guère entre les négociations budgétaires difficiles et les marchandages entre réforme du chômage et taxation des plus-values.
Le Premier ministre, Bart De Wever, annonce enfin le lancement de cette dynamique, ce vendredi 23 mai, avec le ministre de l’Economie, David Clarinval (MR).
“Ce plan stratégique vise à renforcer l’industrie belge en la positionnant comme moteur essentiel de la compétitivité économique nationale”, soulignent les deux hommes. Il y a urgence, car tous les chiffres indiquent qu’elle s’effondre.
Un plan interfédéral
L’autre élément salué par les entreprises, c’est la volonté de fédérer différents niveaux de pouvoir. La dynamique “prévoit une collaboration étroite entre les niveaux fédéral et régional, mobilisant les leviers fédéraux en matière de fiscalité, de marché du travail, de l’énergie, de la simplification administrative et de la sécurité juridique”, prolongent-ils.
Concrètement? Un comité de pilotage, co-présidé cette année par le Premier ministre et le ministre de l’Économie, sera mis en place pour assurer la coordination du plan. La première réunion du comité de pilotage aura encore lieu avant cet été. Ce comité inclura des représentants des Régions et des acteurs privés.
Il s’agira de dégager des mesures concrètes avec trois horizons. Premièrement, préserver la compétitivité et accélérer la croissance de la productivité. Deuxièmement, investir dans les secteurs porteurs. Trois: consolider l’autonomie stratégique ouverte.
Pas question de procrastiner. “Les groupes de travail disposeront d’un mandat de six mois, renouvelable une fois, pour formuler des recommandations mesurables, précise-t-on. Ces recommandations seront soumises au comité de pilotage pour validation et suivi.”
“Une priorité du gouvernement”
“La compétitivité de nos entreprises est l’une des priorités de ce gouvernement, assure Bart De Wever. Notre industrie se trouve actuellement dans une situation difficile. C’est pourquoi, nous devons mettre en œuvre une politique forte sans perdre de temps. Le plan Make 25-30 permet au fédéral et aux régions d’y travailler ensemble en tant que partenaires et de manière complémentaire.”
“Dans un contexte économique mondial incertain, il est crucial d’agir rapidement pour renforcer la productivité et la compétitivité de nos entreprises, ajoute David Clarinval. Make 2025-2030 a vocation à devenir le visage d’un plan interfédéral ambitieux pour réindustrialiser notre économie. Les objectifs stratégiques, fixés à haut niveau, devront se traduire en mesures concrètes permettant, d’ici la fin de la législature, de renforcer la compétitivité de la Belgique et de consolider sa base industrielle.”
Reste à voir où trouver les marges alors que l’assainissement des finances publiques impose déhà une gymnastique bien compliquée.
Les fédérations satisfaites
Les fédérations industrielles Agoria (technologie), essenscia (chimie et sciences de la vie), Fedustria (textile, bois et ameublement) et Fevia (alimentation), ainsi que la FEB, disent “se féliciteer de l’initiative Make2030 du gouvernement fédéral, qui vise une relance industrielle efficace dans notre pays”.
“Notre industrie est confrontée à d’énormes défis existentiels, soulignent-elles. Le handicap des coûts salariaux ne date pas d’aujourd’hui, mais à celui-ci s’ajoutent des coûts de l’énergie qui s’envolent et un climat d’investissement général qu’il faut rendre plus attractif. C’est à ce niveau qu’une action urgente est nécessaire pour renforcer la compétitivité internationale de l’industrie belge.”