L’hésitation de Bart De Wever pour le Seize: si le gouvernement est fort et s’il… défend la Belgique

Bart De Wever, lors de l'approbation du gouvernement flamand. BELGA PHOTO KRISTOF VAN ACCOM
Olivier Mouton
Olivier Mouton Chef news

Le président de la N-VA le dit lui-même: pour le poste de Premier ministre, c’est “50-50”. Son regard est focalisé sur Anvers et le scrutin crucial de dimanche. Georges-Louis Bouchez attend de lui qu’il prépare le bicentenaire du pays, une évidence comme… le pape assiste à la messe de Noël.

Bart De Wever, si vous avez perdu le fil, est toujours formateur royal et doit faire un nouveau rapport au Roi, le 17 octobre, après les élections communales. D’ici là, il est focalisé sur sa ville d’Anvers, dont il espère rester le bourgmestre. A qui veut l’entendre, il se cesse d’ailleurs de répéter que ce maïorat est le poste de son coeur. Diriger la Belgique, c’est plutôt le choix de la raison plutôt que celui du coeur.

Cela dit en passant: cela risque de ne pas être une partie de plaisir dans la métropole où le PTB -PvdA pourrait devenir le deuxième parti, forçant De Wever à une plus large coalition impliquant Groen, ce qui n’est pas de nature à l’enchanter. Dans la dernière ligne droite, il essaie de décrédibiliser l’extrême gauche. Verdict ce dimanche.

Ensuite, il pourra reprendra sa mission fédérale. L’incertitude est réelle au sujet de son avenir.

“C’est 50/50”

Pressenti pour devenir Premier ministre de la future Arizona fédérale (avec le MR, les Engagés, le CD&V et Vooruit), le président de la N-VA souffle le chaud le le froid. Ce week-end, il a une nouvelle fois semé le doute à la VRT: “Je ne rêve pas du poste de Premier ministre. Il doit s’agir d’un bon gouvernement, sinon je ne le dirigerai pas du tout.” Ou encore: “Il est loin d’être certain que cette formule se réalisera avec moi en tant que Premier ministre. C’est cinquante-cinquante.

Parmi les ténors de la rue de la Loi, on hésite entre deux versions. La première, c’est de considérer qu’il se fait prier, mais que l’ego de Bart De Wever l’appelle à opter pour une fonction qui lui permettra de rencontrer les grands de ce monde. L’autre consiste plutôt à estimer qu’il hésite vraiment, qui’il aurait tout à perdre dans une telle aventure et qu’il préférerait certainement rester à Anvers. Place à quelqu’un d’autre.

Quant à savoir ce que serait un gouvernement fort, cela dépend bien sûr de la négociation. Sur le fond, pourra-t-il mener de grandes réformes, dans un contexte budgétaire dantesque? Les libéraux flamands dénonçent déjà un “tax regering” au vu de la première “super nota” et se réjouissent de rendre à De Wever la monnaie de sa pièce, en l’attaquant depuis l’opposition. Sur la forme, un “gouvernement fort” serait un gouvernement au sein duquel on trouve les présidents de parti, pour éviter que cela ne devienne une coalition de frictions permanentes, comme ce fut le cas de la Suedoise ou de la Vivaldi.

“Comme le pape à Noël”

En évoquant l’importance d’avoir les présidents de partis au sein du gouvernement, on songe évidemment à la capacité de museler (mais est-ce possible?) Georges-Louis Bouchez, président du MR. Lui aussi joue gros lors du scrutin communal à Mons, où il espère vaincre le PS dans un combat hautement médiatisé contre le bourgmestre sortant, Nicolas Martin. Verdict ce dimanche.

Dans les coulisses des négociations, on voit déjà Bouchez viser un poste de ministre de l’Intérieur, pour suivre les traces de l’un de ses modèles, Nicolas Sarkozy. Son discours sécuritaire est omniprésent durant la campagne.

Au sujet de la formation fédérale et de De Wever, le président libéral a eu ces mots piquants lors de son cours inaugural à l’université de Gand, mardi: “On ne peut pas être Premier ministre sans faire la promotion de la Belgique. Il faudra que Bart De Wever prépare le bicentenaire de la Belgique en 2030. On attend quand même du Pape qu’il assiste à la messe de Noël, non?

Ce sera un autre enjeu majeur pour Bart De Wever: incarner un pays qu’il souhaiterait mettre à mort.

Et si le nationaliste venait à reculer devant l’obstacle? Un autre Premier ministre venu du nord du pays est possible, mais on cite aussi le nom d’un autre président de parti qui a déjà fait un tour à la demande du Palais; Maxime Prévot (Les Engagés). Voilà un autre négociateur qui joue gros ce dimanche, lui qui espère rester bourgmestre de Namur. Et qui souffle, là encore, le chaud et le froid sur son futur destin.

Décidément, ce pays mériterait une série Netflix…

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Partner Content