Les plans de Bart De Wever pour votre pension

Bart De Wever - BELGA PHOTO DIRK WAEM
Baptiste Lambert

Une nouvelle journée décisive se dessine pour le formateur Bart De Wever. Lundi, il doit faire rapport au roi. Sans avancées notables, sa prolongation comme formateur est en danger, lui qui en est déjà à la troisième version de sa “super note”. Après ses plans en matière fiscale, d’épargne et d’emploi, voici ce qui se dessine au niveau des pensions. Attention : quelques gros changements en perspective.

Le coût du vieillissement est un boulet au pied des finances publiques. Les pensions, en particulier, représentaient en 2023 pas moins de 11,2% du PIB. En 2050, elles pèseront 13,3%, selon les dernières évaluations du Bureau du Plan. À la grosse louche, cela représente un coût de 80 milliards d’euros par an. Au vu de la dégradation, la réforme des pensions de la ministre Karine Lalieux (PS) est insuffisante.

Le formateur du prochain gouvernement fédéral, Bart De Wever, prépare sa réforme des pensions, aux côtés de la réforme de l’emploi et de la réforme fiscale. Pour le moment, ses plans sont recalés par les partenaires de l’Arizona. Vooruit, le cd&v et Les Engagés jugent sa note comme trop estampillée N-VA. Le MR, lui, trouve qu’elle ne va pas assez loin et fait trop de concessions. En attendant de mettre tout ce petit monde d’accord, voici ce que contenait la note de départ en matière de pension.

Le travail paye

Le travail doit être plus rémunérateur. Un leitmotiv de l’Arizona qui s’applique également aux pensions : ainsi, il faudrait justifier une carrière de 35 ans pour bénéficier de la pension minimum, qui a été relevée à 1 773,35 euros par mois pour un isolé sous de la précédente législature. La Vivaldi avait établi au moins 2/3 de carrière complète comptant chaque année au minimum 156 jours. En d’autres termes, 30 ans de carrière dans la plupart des cas.

Le gouvernement De Croo avait aussi instauré une condition de travail effectif que De Wever à l’intention de renforcer : ne seraient plus assimilées à des périodes de travail effectif la retraite anticipée, le chômage de longue durée et les emplois d’insertion. Par contre, les périodes de maladie, de grossesse, les congés parentaux ou les périodes de prise en charge de personne seraient toujours comptabilisés.

Enfin, Bart De Wever entend également réformer la garantie de revenus aux personnes âgées (GRAPA). Il s’agit d’une allocation pour les personnes de 65 ans et plus qui ne disposent pas de ressources financières suffisantes. La GRAPA concerne surtout des femmes et environ 15% de personnes étrangères. Le formateur veut en priver toute personne ne résidant pas depuis au moins 5 ans en Belgique.

La pension des fonctionnaires

Le formateur veut aussi encourager le travail au-delà de l’âge de la pension. À savoir 65 ans actuellement et 67 ans à partir de 2030. Pour cela, il est question dans la note de moins taxer le travail après la retraite, avec un prélèvement maximum de 20% d’impôts. Les fonctionnaires, eux, ne seraient plus tenus de prendre leur retraite impérativement, tandis que les indépendants pourraient continuer à accumuler des droits à la pension après leur 65e anniversaire. Il est aussi question de rendre les pensions complémentaires plus attractives.

Enfin, l’un des serpents de mer de la politique belge : poursuivre l’harmonisation les systèmes de retraite et les rendre plus égales entre les différents statuts (fonctionnaire, salarié et indépendant). Pour les fonctionnaires, par exemple, le montant de la pension ne serait plus calculé sur les 10 dernières années de carrière, mais les 20 dernières années. La péréquation des pensions des fonctionnaires serait également abandonnée, de même que l’accumulation des jours de maladies à l’approche de la pension. De manière générale, les conditions pour l’accès à la pension des métiers dits pénibles dans la fonction publique seraient durcies.

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