Les marchands de journaux s’interrogent sur l’interdiction d’étalage des produits de tabac

Vision Presse et Perstablo, les fédérations professionnelles des marchands de journaux, ont émis mercredi des interrogations sur l’interdiction d’étalage des produits de tabac dans leurs établissements. Les représentants du secteur ont exprimé leur incompréhension face à l’absence de lignes directrices, sans qu’aucun bilan chiffré ne leur ait été fourni.
Les produits de tabac ne pourront plus être visibles depuis l’intérieur ou l’extérieur de plusieurs points de vente, tels que les supermarchés, les marchands de journaux ou les stations-service, à partir du 1er avril. Les rangées des produits du tabac derrière le comptoir devront être remplacées par des armoires fermées, des tiroirs ou des rideaux. Cette mesure, qui s’inscrit dans le plan fédéral de lutte contre le tabagisme, vise à décourager la consommation de tabac.
Bien que les 1.800 marchands de journaux indépendants se soient préparés à cette nouvelle réglementation, Vision Presse et Perstablo déplorent le manque d’informations du gouvernement fédéral. Perstablo, la fédération flamande, a demandé les bilans chiffrés des mesures similaires dans d’autres pays, sans obtenir de réponse. La nouvelle réglementation n’est pas claire, déplore-ton chez Vision Presse. A la fédération francophone, on espère que “les inspecteurs seront coordonnés entre eux”. Perstablo et Vision Presse dénoncent également la répercussion des coûts liés à ces investissements sur les commerçants. “Notre secteur a fait tout son possible pour se conformer. Car ce qui est autorisé ou non, n’est pas très clair pour nous”, explique Yannick Gyssens, président de Perstablo.
Les deux fédérations plaident pour que les contrôles se concentrent d’abord sur la sensibilisation et l’accompagnement, plutôt que de passer immédiatement aux sanctions. “Il faut une période de transition avant les sanctions”, plaide Walter Agosti, président administrateur délégué de Vision Presse. “Les magasins auront ainsi la possibilité d’apporter les ajustements nécessaires”, ajoute Yannick Gyssens. “Je souhaiterais pouvoir montrer à un client qui le demande un produit qu’il désire acheter, sans que cela se passe dans l’espace du magasin mais plutôt dans le stock, par exemple”, propose Walter Agosti. “Un client doit pouvoir voir ce qu’il veut acheter avant de l’acquérir, c’est l’évidence même”.
“Je devrai désormais enlever le mot ‘tabac’ de la devanture de mon magasin”, explique encore M. Agosti. “Comment puis-je alors renseigner le client ? Pourrons-nous utiliser un signe, comment on le fait en France avec une carotte ?”