L’épreuve de vérité de Bart De Wever, au moment d’objectiver économies et réformes

Olivier Mouton
Olivier Mouton Chef news

Le formateur royal veut finaliser une note à valider auprès du Bureau du Plan et de la Commission européenne. Economies et dossiers chauds (emploi, pensions, fiscalité, indexation) se croisent. L’Arizona devra rester groupée.

C’est l’épreuve de vérité. Tandis que les athlètes des Jeux olympiques se battent pour leurs médailles, les futures partenaires de la coalition fédérale mènent une compétition au moins aussi périlleuse: élaborer un accord de gouvernement dans un contexte budgétaire des plus délicats, avec pas moins de 28 milliards à trouver en sept ans (en considérant que l’Europe approuvera l’épure, pour éviter une thérapie de choc plus douloureuse encore, en quatre ans.

Ce sera cinquante – cinquante: 50% d’économies et 50% de réformes vertueuses pour l’économie. Mais forcément, les deux dynamiques se croiseront et risquent de faire mal. De là toute la tension possible et l’épreuve de vérité entre les partis de la future Arizona: MR et N-VA sont plus à l’aise dans l’exercice que le CD&V, les Engagés et surtout Vooruit, coupé de son parti-frère, le PS.

Ce lundi, Bart De Wever a également rencontré les représentants du Groupe des Dix, patronat et syndicats. Si la FEB et Unizo ont fait part d’une discussion “ouverte et constructive”, la FGTB a fait part de sa volonté que l’on ne touche pas à l’indexation des salaires. La vigilance prévaut d’un côté, l’inquiétude de l’autre.

“Money time” et réforme de l’indexation

Dans sa lettre d’information, le journaliste flamand Wouter Verschelden parle de “money time” pour le formateur. La Commission européenne aurait déjà donné un feu vert discret à la tournure prise, mais doit encore se pencher sur le gros de l’épure. Le tout sera aussi confié au calcul du Bureau du Plan. Le président de la N-VA etend bien mener un exercice rigoureux.

Certains experts, notamment l’économiste Etienne de Callataÿ interrogé par l’Echo, posent des questions au sujet des “effets retour” imaginés des réformes initiées en matière d’emploi, de fiscalité ou de pensions.

Outre la limitation des allocations de chômage de le temps, la future Arizona entend bien doper la compétitivité en réformant le système d’indexation des salaires. Pistes évoquées: on n’indexerait que le salair net (et non brut) ou on reverrai à nouveau le panier de calcul de l’indexation, notamment en intégrant la dynamique du prix de l’énergie. Une réforme du mécanisme est réclamée par le patronat, inquiet du déficit de compétivité engendré par des hausses brutales des salaires liées à l’inflation.

En matière de pensions,  le formateur envisage de mettre fin à un certain nombre de systèmes de régimes favorables, notamment du côté des fonctionnaire, précise L’Echo.

Pouvoir d’achat et éco-chèques

Selon Het Laatste Nieuws, la note du formateur contiendrait également une suppression des éco-chèques. Un “détail” et un signal sur le cap suivi par l’Arizona. Surtout, ces éco-chèques étaient devenus moins vertueux qu’initialement envisagés, leur utilisation débordant largement les produits verts.

Pour compenser la perte salariale qu’entraînerait la suppression des éco-chèques, Bart De Wever propose d’augmenter le montant des chèques-repas, dont la valeur n’a pas changé en huit ans. Une idée qui laisse perplexe les experts consultés, mais gageons qu’il ne s’agit pas là du point central des équilibres à trouver.

L’épreuve de vérité du formateur consiste à réaliser des économies substantielles tout en préservant le pouvoir d’achat, en dopant la compétitivité des entreprises, tout en préparant l’avenir de la transition environnementale et en sauvant les soins de santé. Vos avez dit quadrature du cercle?

L’objectif reste de finaliser pour le 20 septembre.

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