Le PS propose des quotas d’embauche de chômeurs de longue durée aux entreprises

Paul Magnette.

Le président du PS, Paul Magnette, déposera à la Chambre une proposition de loi qui impose des quotas d’embauche de chômeurs de longue durée dans le secteur public et les entreprises privées, annonce le parti jeudi. Il veut doper le taux d’emploi en Belgique et éviter que les personnes vouées à être exclues des allocations de chômage par le gouvernement ne tombent dans une précarité plus grande.

L’accord de majorité Arizona prévoit de limiter à un an ou éventuellement deux ans les allocations de chômage. L’objectif est de pousser à la remise à l’emploi et faire des économies dans les dépenses sociales. Les socialistes francophones redoutent que seule une minorité des chômeurs de longue durée ne retrouve un emploi et que les autres ne soient renvoyés vers des CPAS déjà débordés. Bruxelles et la Wallonie seront surtout touchées puisque 70% des 131.768 chômeurs complets indemnisés depuis au moins deux ans résident dans ces deux Régions.


“Le but du gouvernement Arizona n’est pas d’augmenter le taux d’emploi mais, d’une part, d’affaiblir les grandes villes de Bruxelles et de Wallonie et, d’autre part, d’opposer les travailleurs entre eux et faire en sorte que certains doivent accepter des emplois précaires et mal rémunérés pour faire pression sur les conditions de travail”, dénonce le PS dans une note transmise à l’agence Belga.


Selon Paul Magnette, cité jeudi par le quotidien L’Echo, “sans mesures d’accompagnement, leur réforme ne va pas marcher. Vu que ces personnes ont du mal à trouver un emploi, il faut une intervention de l’État sur le marché”.


Pour pallier les effets de la mesure, le PS préconise une obligation d’embauche de 3% dans le secteur public, ce qui représenterait 32.445 emplois, et de 3% dans les entreprises privées d’au moins 50 travailleurs, ce qui représenterait 58.354 emplois. Au total, la mesure permettrait d’engager 90.979 chômeurs de plus de deux ans. Les entreprises seraient aidées par des mesures fiscales et/ou sociales pour chaque embauche. D’après les calculs du PS, les effets retour de la création estimée de ces emplois tourneraient autour de 3,6 milliards d’euros. L’aide accordée aux entreprises coûterait 1,38 milliard. Le solde positif atteindrait donc 2,3 milliards.

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