Le nœud de l’augmentation du budget de la défense belge alors que la menace russe impose d’accélérer le pas

Theo Francken, garant de la hausse des dépenses militaires belges. (Belga)
Olivier Mouton
Olivier Mouton Chef news

L’accélération des événements en Europe pourrait déjà forcer la Belgique à revoir ses plans pour arriver plus rapidement aux 2% du PIB investis dans la défense. Or, la vente des entreprises publiques pour alimenter le fonds destiné au financement semble aléatoire. Et un premier trou budgétaire se profile. Un casse-tête, déjà.  

Il est écrit que cette législature ne sera pas de tout repos pour le gouvernement De Wever, entre assainissement budgétaire et contexte géopolitique troublé. Un premier casse-tête pourrait se poser rapidement, sur fond de guerre en Ukraine et de “garanties de sécurité” européenne.

Theo Franken (N-VA), ministre de la Défense, est impatient d’obtenir la hausse du budget qu’il réclame. Le passage de 8 à 12 milliards et le seuil des 2% du PIB, plaide-t-il, devraient être atteints bien avant, menace russe oblige et “garanties de sécurité” probablement offertes par l’Europe en Ukraine.

Le problème est de savoir comment faire…

Les improbables ventes de participations

L’accord de gouvernement prévoit notamment que l’augmentation du budget de la défense soit alimentée par un fonds, lui-même nourri par les ventes de participation de l’État belge. La SFPIM, bras armé financier, serait à la manœuvre.

Le problème? Actuellement, plusieurs entreprises publiques sont en pleine tourmente et leur cotation en bourse a fondu comme neige au soleil: c’est le cas de Proximus ou de bpost. Précipiter d’éventuelles décisions concernant Belfius ou autre, par ailleurs, serait risqué.

L’Europe, oui, mais…

La solution serait-elle européenne? Le gouvernement De Wever espère que les investissements en matière de défense seront bel et bien “exclus” du calcul du déficit.

Il a d’ailleurs déjà anticipé une telle décision: dans le budget 2025, 770 millions d’euros de dépenses militaires sont exclus des objectifs budgétaires, souligne le Tijd. Mais attention: l’exemption européenne pourrait n’être octroyée que les dépenses supérieures aux 2% du PIB.

Un premier déficit

La Banque nationale a mis en garde contre les risques de l’épure budgétaire belge, fragile notamment à cause d’effets retours non garantis.

Le budget 2025 devrait déjà poser problème avec un déficit de 2,2 milliards, dont ces 700 millions en défense, soit 1,4 milliard s’ils sont bel et bien exclus. Le reste provient du retard pris dans la confection de l’accord de gouvernement.

Quelque chose nous dit que des mesures d’économies supplémentaires pourraient être décidées en cours de législature.

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