Le mensonge fiscal de Vooruit qui a précipité la fin (temporaire ou définitive?) de l’Arizona

Conner Rousseau, président de Vooruit, en août. BELGA PHOTO NICOLAS MAETERLINCK
Olivier Mouton
Olivier Mouton Chef news

L’échec de la négociation fédérale a été précipitée par le départ du président socialiste Conner Rousseau, et une expression médiatique trompeuse, notamment dénoncée par Maxime Prévot (Engagés). Le rôle du vice-Premier sortant, Frank Vandenbroucke, est également épinglé. Mais Vooruit est-il vraiment hors-course?

Depuis la démission remise par Bart De Wever, formateur royal, au palais et le maintien en suspens par le roi, la tension retombe tandis que de nouvelles consultations sont annoncées. Les regards se tournent vers l’Open VLD pour une coalition déjà baptisée par certains “Lagoon”, mais la question reste posée de savoir si Vooruit est vraiment hors-course.

Conner Rousseau souffle le chaud et le froid, et se déclare toujours prêt à “prendre ses responsabilités”. Mais cela risque toutefois difficile de renouer car le président de Vooruit a été vivement critiqué par ses partenaires: “Irresponsable!”. Un mensonge a particulièrement irrité ses alliés potentiels.

“Aux antipodes de la réalité”

Les nombreuses déclarations du président de Vooruit, ces derniers jours, ont concerné le fiscalité. “Si on les demande aux gens qui travaillent et aux pensionnés, aux familles, il faut aussi les demander aux grands patrimoines et aux multinationales“, a-t-il répété en début de semaine. Un slogan qu’il porte depuis cet été.

Mensonge, dénoncent ses partenaires de négociations.

Prétendre d’ailleurs, comme l’a fait Conner Rousseau, que l’Arizona cherchait juste à satisfaire les super-riches et les multinationales, c’est grotesque et aux antipodes de la réalité des discussions tenues, s’irrite Maxime Prévot, président des Engagés. De même prétendre vouloir défendre la santé alors que Vooruit préconisait de s’en tenir à une norme de croissance de 2%, entrainant un définancement massif des soins de santé, ce n’est pas correct. Suggérer, comme Vooruit l’a fait, de supprimer le refinancement complémentaire des CPAS au motif qu’il s’agit d’une politique nouvelle que l’on ne peut pas se permettre, ce n’est pas non plus acceptable pour nous.”

D’ailleurs, insiste Maxime Prévot, il y avait aussi des éléments difficiles à avaler pour lui, au sein de la “Supernota”, mais il est resté à la table, lui…

Un “oui” remis en question

Georges-Louis Bouchez, président du MR, s’est déclaré “trompé” par Conner Rousseau: “Il nous dit tout et son contraire. Avant le 13 octobre, il nous a dit qu’il fallait attendre en regard de l’enjeu communal. Puis au lendemain du scrutin, il s’est encore plus radicalisé dans ses positions.”

Surtout, des sources internes à l’Arizona soulignent que Conner Rousseau aurait refusé des éléments de la “Supernota” que… son vice-Premier fédéral, Frank Vandenbroucke, avait acceptés cet été. Volte-face? Jeu de rôles au sein du parti? Le rôle de Frank Vandenbroucke est d’ailleurs pointé du doigt par certains.

En attendant, Conner Rousseau déclare donc toujours vouloir “prendre ses responabilités”. Vooruit est-il vraiment hors-piste? Le flou demeure encore à ce sujet lorsque l’on interroge ses partenaires, au-delà de leur exaspération, car l’Arizona est a formule la plus stable. Echaudés, ils devraient bel et bien essayer la piste Open VLD.

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