L’Arizona dans le top 3 des formations les plus longues : pas d’accord avant janvier
Les propos de Bart De Wever à la presse flamande ne laissent que peu de doutes. L’Arizona ne verra probablement pas le jour en 2024. En coulisses, les négociations se poursuivent dans une entente cordiale. Mais le formateur ne devrait pas forcer un accord sur le volet socio-économique d’ici vendredi et sa visite chez le roi.
“Je serai d’abord bourgmestre et puis on verra.” Les propos de Bart De Wever accordés à VTM Nieuws n’augurent pas d’un accord d’ici la fin de l’année. Le formateur doit en effet prêter serment le 2 janvier pour prendre la tête de la ville d’Anvers et il le fera. “Je ne peux rien y faire. J’ai fait de mon mieux et c’est comme ça.” Le formateur ne se donne plus que 50% de chances de réussir.
Les négociations patinent à nouveau ? Pas vraiment. Elles avancent, mais très lentement, entend-on. Le leader de la N-VA et ses 4 partenaires – MR, LE, cd&v et Vooruit – continuent d’engranger des accords dans des dossiers périphériques : la sécurité, la défense, la lutte contre la pauvreté, la mobilité et l’énergie.
“Quatre heures par-ci, quatre heures par là”
Et le volet socio-économique dans tout ça ? Le sujet a enfin été abordé en séance plénière ces derniers jours. Mais les partenaires de l’Arizona ne semblent pas encore convaincus. La réforme fiscale, la réforme des pensions et la réforme de l’emploi ont été discutées séparément, pendant quelques heures seulement. “De Wever avait reçu dix jours du roi. Mais on ne peut pas dire qu’il s’est passé beaucoup de choses. Quatre heures par-ci, quatre par là, cela ne nous permettra pas d’aboutir dans ces dossiers”, a lâché un négociateur au Morgen, mardi soir.
Lundi, dans le même journal, Bart De Wever avait annoncé que l’effort global de sa coalition resterait inchangé. À savoir un effort de 20 milliards d’euros, en réformes structurelles, en baisse des dépenses et en nouvelles recettes. 3 milliards d’euros concernent de nouvelles politiques. Le formateur se montre intraitable sur ce cadre budgétaire. Il n’a pas vraiment le choix s’il veut sortir la tête haute, une réforme institutionnelle d’ampleur étant probablement rangée aux oubliettes.
Le président de la N-VA est toujours à la recherche de cet “accord-cadre”, mais les questions brûlantes ayant un impact budgétaire majeur ont été reportées à plus tard. Seulement, pour les partenaires, impossible de mettre leur accord sur ce cadre budgétaire sans avoir discuté au préalable des dossiers qui fâchent. De peur de se faire enfermer. Sur ces questions, on tourne donc en rond.
Pas de percée d’ici vendredi
Mercredi, les négociateurs ont parlé santé et norme de croissance. Ce jeudi, une journée sur la migration est à l’ordre du jour, mais certains participants ont des obligations en séance plénière, au Parlement. Une réunion nocturne, ce jeudi soir, ou en matinée, vendredi, est possible, sur les questions socio-économiques, mais le formateur n’aurait pas encore mis à jour son tableau budgétaire, pense savoir HLN. Bart De Wever ne devrait pas forcer une percée avant sa visite au roi, mais espérera ne pas arriver les mains complètement vides.
Et pour la semaine entre Noël et Nouvel An ? Les négociateurs ne seront pas en vacances. Les négociations se poursuivront, mais à un rythme moins soutenu. Il est prévu d’accorder un peu de repos aux cabinets des négociateurs de l’Arizona, soumis à rude épreuve depuis des mois.
Tout ceci mis bout à bout montre que le miracle de Noël n’aura pas lieu. Un gouvernement ne devrait pas aboutir avant l’épiphanie (6 janvier)… À moins que ce ne soit pour la Chandeleur (2 février) ? Rassurons-nous, la 2e marche du podium est encore loin : le gouvernement Di Rupo tient toujours la palme (541 jours) devant le gouvernement De Croo (494 jours). Par contre, ce vendredi, avec 195 jours, l’Arizona battra le gouvernement Verhofstadt III.
Chaque seconde, la dette belge s’alourdit de 1.000 euros. C’est le formateur qui l’a dit. Au moins, ils en sont conscients.
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