La gauche au bord de la crise de nerfs, face à un De Wever qui n’est pas prêt à tout pour devenir Premier

Conner Rousseau (Vooruit) reste perplexe. BELGA PHOTO BENOIT DOPPAGNE
Olivier Mouton
Olivier Mouton Chef news

Le sprint final de la négociation pour l’Arizona fédéral est entamé. En Flandre, Vooruit a encore de sérieux états d’âme et reste “par sens des responsabilités”. Le formateur n’est plus prêt à concéder beaucoup. Un bras de fer, sous pressions syndicale et du PS.  

Il reste une semaine au formateur royal, Bart De Wever (N-VA), pour atterrir avant de retourner faire un rapport au Roi, le 31 janvier. La dernière version de sa “supernota” socio-économique étalée dans tous les médias, il doit désormais convaincre les cinq partis (N-VA, MR, Engagés, Vooruit et CD&V) de franchir le dernier pas.

Facile? Visiblement pas. La “relation spéciale” entre le président de la N-VA et son homologue de Vooruit, Conner Rousseau, est poussée dans ses derniers retranchements. Les socialistes flamands ne resteraient à table que “par sens des responsabilités”, souligne le journaliste Wouter Verschelden dans sa newsletter, ce vendredi.

Bart De Wever à reculons

Le sens des responsabilités… Voilà aussi ce qui pousse Bart De Wever à tenter de mener au bout de chemin cet interminable pèlerinage pour l’Arizona. Le leader nationaliste n’est plus prêt à concéder grand-chose, c’est un euphémisme, dans sa note finale. Ayant prêté serment comme bourgmestre d’Anvers la semaine dernière, il continue à donner l’impression de marcher à reculons vers le Seize.

Conner Rousseau, lui, refuse de s’exprimer au sujet des fuites relatives à la vision socio-économique du futur gouvernement, mais nombreux estiment que les fuites viennent de son côté et visent à mettre la pression.

Paul Magnette, président du PS, s’en donne, pour sa part, à cœur joie: “Au vu des fuites des mesures de l’Arizona, on peut dire que jamais dans l’histoire de la Belgique on n’aura vu un tel écart entre promesses électorales du MR et des Engagés et la réalité des politiques proposées. Les salaires? Des miettes dans trois ans. La santé? Deux milliards d’économies! La stabilité de la Belgique? Un transfert net de deux milliards vers les régions! Les pensions? Des pénalités à foison, en particulier pour les femmes. Et tout ça avec un budget bâti sur du sable. C’est tellement énorme qu’on a peine à y croire.”

Voilà pour le scénario dans lequel son parti-frère s’engage. La FGTB, elle, annonce une “manifestation massive” pour le 13 février. Les critiques rejoignent encore l’épure fiscale, la réforme des pensions ou le phasage inscrit dans les textes: les baisses de charges pour les entreprises viendront avant les hausses de salaire, prévues “seulement” pour 2027.

Une dernière dramatisation?

Assistera-t-on à une dernière dramatisation? Les nerfs restent à fleur de peau même si, du côté francophone, le ton est plutôt à la modération. En substance: il y a des compromis de toutes parts et cela signifie que le compromis est “acceptable”. Pour autant que Vooruit ne revienne pas bousculer l’édifice.

Pendant ce temps, le MR poursuit sa “guerre culturelle” contre la gauche et la RTBF, avec, dans le viseur, le discours du président américain, Donald Trump.-, diffusé en différé par la chaîne publique. Ces derniers jours, son président, Georges-Louis Bouchez, était davantage présent sur les ondes d’Europe 1 ou de C-News qu’ailleurs, suscitant de nouvelles accusations de dérive, à gauche.

La législature, si elle débute enfin au début du mois de février, s’annonce chahutée.

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