La Belgique est résiliente, mais attention à nos talons d’Achille
Notre économie résiste bien en dépit des crises multiples. Mais attention à notre dette, à notre compétitivité salariale et à nos passoires énergétiques, préviennent les partenaires sociaux.
L’économie belge résiste bien face aux multiples crises de l’heure. La croissance reste positive, tandis que l’inflation recule: les signaux restent dans le vert, en dépit de l’Ukraine, de Gaza, du défi climatique et d’un monde qui vacille.
Attention, mettent toutefois en garde les partenaires sociaux au sein du Conseil central de l’économie. Dans un rapport publié cette semaine, ils épinglent aussi nos talons d’Achille. Faute de réformes, on va droit dans le mur.
1 Notre compétitivité sous pression
Premier point d’attention: notre compétitivité est sous pression en raison d’une évolution différentielle défavorable par rapport à nos voisins allemands, français et hollandais. Evidemment, l’indexation des salaires est passée par là, générant une hausse de 11% cette année. Le handicap salarial atteindra ainsi 1,7% en 2024 et devrait annihiler toute prétention salariale.
L’acart, il est vrai, se résorbera peu à peu au fur et à mesure des négociations salariales chez nos voisins. Mais Benoît Bayenet, président du Conseil central de l’économie, appelle syndicats et employeurs à “surmonter leurs émotions pour réfléchir à un “meilleur modèle”.
2 Notre endettement préoccupe
Forcément, l’endettement de notre pays et singulièrement celui des entités fédérées francophones est un autre signal d’alarme. La prochaine législature s’annonce compliquée avec des efforts importants à réaliser: au moins cinq milliards d’euros par an. Et la hausse des taux induit des dépenses supplémentaires. Le temps de l’argent gratuit est révolu, et la Belgique n’a pas suffisamment réforme pour faire face aux enjeux.
“Tout doit être remis sur la table”, indique le Conseil central de l’économie.
3 Notre économie est énergivore
Le troisième de nos talons d’Achille est moins souvent évoqué: notre économie reste bien trop énergivore, alors que la transition est l’enjeu majeur des années à venir. Tout d’abord parce que les secteurs industriels sur lesquels nous misons le sont par essence: chimie et pétrole, ciment, béton, papier, métal… Leur adaptation est en marche, mais le temps presse.
Par ailleurs, l’efficacité énergétique de notre secteur résidentiel est pitoyable en comparaison avec nos pays voisins, singulièrement les Pays-Bas et la France. Et les Belges consomment aussi plus d’énergie pour se déplacer. En clair, nous sommes vulnérables aux évolutions de prix.
Constat du Conseil central: “Notre modèle n’est pas durable, il doit être repensé de fond en comble.”
Les partenaires sociaux sont d’accord sur le constat, c’est un premier pas. Le plus difficile commence, parce qu’ils sont fortement divisés sur les réponses.
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