Julie Taton au MR: la tactique de la notoriété

Julie Taton se présente aux élections pour le MR. Photo by David Niviere/ABACAPRESS.COM
Olivier Mouton
Olivier Mouton Chef news

L’ancienne miss Belgique et animatrice sera candidate au Hainaut. Elle rejoint bien d’autres “Wallons connus” en politique. En Belgique comme en France, on mise sur le côté populaire pour convaincre.

Julie Taton, ancienne miss Belgique, se présentera aux élections du 9 juin prochain sur la liste du MR au Hainaut. Elle sera deuxième au fédéral derrière le président du parti, Georges-Louis Bouchez. Si SudInfo, qui a révélé l’information; parle d’un “énorme coup” pour les libéraux, des dents grincent déjà au sein du parti où l’on évoque, avec des mots moins gentils, le manque de compétence de la recrue. Sur le monde: “Que va-t-elle faire? Elle a zéro de QI.” (dans La Libre).

Cette arrivée est révélatrice, à plus d’un titre.

Notoriété et citoyens

Le MR prolonge, de la sorte, une longue tradition de débauchages au sein des médias audiovisuels, où les personnalités ont eu le temps de se forger une notoriété certaine. Citons Frédérique Ries, Florence Reuter, Olivier Maroy, Michel De Maegd, Hadja Lahbib, récemment Marc Yasaye et bien d’autres avant eux. La tactique a ses vertus en terme de voix, elle a ses limites car les personnalités concernées n’ont pas toujours les codes de la politique.

La volonté consiste également à rapprocher la politique du citoyen, mais cet effet “paillettes” a aussi ses effets pervers. De l’égo médiatique à l’égo politique, il n’y a souvent qu’un pas. La sensibilité relative à la vie des gens n’est pas toujours au rendez-vous de ceux qui passent d’une bulle à une autre. Toutes les recrues télévisées n’ont pas été des réussites, même s’il faut reconnaître que les noms cités ci-dessus ont réussi à se faire une place… parfois en choisissant la discrétion.

Stratégie de combat

Le recours aux “Wallons connus”, au sens large, est une stratégie dans un monde politique devenu de plus en plus consumériste – il s’agit de conquérir des parts d’un marché fermé. En cette campagne 2024, elle s’est imposée également après la série de recrues annoncées par les Engagés de Maxime Prévot: Vincent Blondel, Yves Coppieters, Jean-Jacques Cloquet, Elisabeth Degryse, Yvan Verougstraete, Armelle (Gysen)… Pour les libéraux, il fallait démonter que le MR est aussi “séduisant” que ce rival, qui marche délibérément sur ses plates-bandes libérales sociales.

Pour être de bon compte, les Engagés inscrivent cela dans une démarche plus large d’ouverture à la société civile et intègrent des profils au contenu plus clair.

Cette stratégie de combat n’est pas forcément très politique, mais elle mise sur le rayonnement de personnalités pour aller au-devant des gens et tenter de les reconquérir alors que les extrêmes et populistes ont le vent en poupe.

Toute proportion gardée, c’est ce que le nouveau Premier ministre français, Gabriel Attal, vient également de faire avec son gouvernement, dans lequel on retrouve des recrues venues des Républicains, dont Rachida Dati à la Culture. Celle-ci dispose aussi de cette notoriété pour mener le combat. Mais en France, alors que l’on a notamment évoqué le nom de Claire Chazal, on reste dans le giron de la politique. Fut-elle clivante.

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Partner Content