Il reste quelques heures à Bart De Wever, la bataille pour le “Zwarte Piet” a débuté: MR ou Vooruit?

Georges-Louis Bouchez, accusé de bloquer la réforme fiscale. BELGA PHOTO ERIC LALMAND
Olivier Mouton
Olivier Mouton Chef news

Parfum de crise. Le formateur royal est attendu ce jeudi soir au Palais pour un rapport au Roi. Une réunion plénière a tourné court, la nuit passée. La bataille pour déterminer le responsable de la crise est engagée: Vooruit qui exige de nouvelles taxes ou le MR qui les refuse?

Y arrivera-t-il? Il reste quelques heures à Bart De Wever pour trouver un accord fiscal au sein de l’Arizona en gestation. Conner Rousseau (Vooruit) et Georges-Louis Bouchez (MR) continuent de s’opposer au sujet de la “super note” socio-économique du formateur, singulièrement son volet fiscal et la perspective d’une taxe sur les plus-values, sans diminution du précompte.

Les présidents socialistes et libéraux sont pourtant désireux de continuer avec la même configuration politique, du moins c’est ce qu’ils ont déclaré mercredi soir. “On veut ce gouvernement, dixit Bouchez. Pas besoin de faire de drama.” Mais après des réunions bilatérales organisées par Bart De Wever, une réunion bilatérale a tourné court: convoqués passé minuit, les présidents se sont quittés à 1h30.

C’est dire l’impasse actuelle. Une nouvelle réunion pourrait avoir lieu avant le retour de Bart De Wever au Palais, prévu en soirée, mais aucune plénière n’était convoquée à midi. Ces quelques heures seront difficiles. On voit mal comment sortir du blocage par le haut. Un scénario circule: Bart De Wever pourrait rendre son tablier de formateur, une autre personnalité le remplaçant pour apaiser les choses.

La bataille du Zwarte Piet

En attendant, la bataille a débuté pour décerner le “Zwarte Piet”, c’est-à-dire pour déterminer qui sera décrété responsable de cette impasse: Vooruit ou le MR? De nombreuses voix accusent le MR de bloquer. C’est la tonalité de la presse flamande ce matin. En clair: alors que Vooruit réclame une taxe sur la plus-value, le MR refuse, du moins en l’état: ce serait donc lui le “coupable”.

Des personnalités… flamandes ont un autre avis. Rik Torfs, ancien recteur de la KULeuven, dément l’expression d’un quotidien flamand évoquant un échec dû aux vétos de Bouchez: “On pourrait aussi écrire la vérité: l’Arizona tourne à l’échec en raisons des exigences fiscales de Rousseau, sans cela, il n’y aurait jamais eu un veto de Bouchez.”

L’économiste Geert Noels (Econopolis) souligne quant à la lui la difficulté de poser le problème en des termes simples : ce n’est pas que les impôts soient mal répartis en Belgique, c’est surtout qu’ils sont trop élevés. Un soutien clair au président libéral.

En toile de fond, le contexte est rendu sensible aussi par la… perspective des élections communales. Des congrès ont lieu ces prochaisn week-en pour les préparer du côté francophone. En Flandre, N-VA et Vooruit s’entendent aussi dans ce contexte.

En Belgique rien n’est jamais simple.

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