Georges-Louis Bouchez: “L’institutionnel mis à part, la N-VA et le MR sont les partis les plus proches en Belgique”


Le président du MR espère encore un redéploiement de son parti frère, l’Open VLD, dont il critique la faiblesse. “Tuer un cadavre, c’est difficile”, ironise-t-il. Des listes en Flandre? Cela dépendra de l’évolution de sa relation avec la N-VA. “Si on réussit les réformes, il n’y aura plus de nationalisme flamand”, ose-t-il… devant le Cercle de Wallonie.
Sans doute l’histoire retiendra-t-elle, en guise de clin d’oeil, que Georges-Louis Bouchez s’est exprimé sur la perspective de lancer le MR en Flandre… au Cercle de Wallonie.
La volonté de transformer l’essai de la droite populaire au nord du pays est connue. Mais le ton avec lequel le président libéral a fustigé son parti frère l’Open VLD – “c’est difficile de tuer un cadavre” – et jeté un pont vers la N-VA sont inédits.
“Tuer un cadavre, c’est difficile”
Va-t-il aller au bout de son idée au risque de tuer l’Open VLD? “Si je puis me permettre un trait d’esprit: tuer l’Open VLD… c’est difficile de tuer un cadavre, entame-t-il. Aujourd’hui, l’Open VLD a sept députés parce que nous lui en avons offert un, Alexia Bertrand pour ceux qui n’ont pas suivi. A la Chambre, pour l’anecdote, j’ai tout le groupe MR derrière moi, mais aussi à côté un ministre fédéral Jean-Luc Crucke et la cheffe de file de l’opposition, Alexia Bertrand. Le MR, c’est comme Nerpeede au football, on forme les joueurs pour toutes les équipes.”
“Plus sérieusement, prolonge-t-il, le constat que j’ai fais au soir du scrutin, c’est qu’on ne peut pas continuer à avoir un parti frère qui a un résultat électoral aussi faible. Je ne vais pas vous cacher que j’ai du respect pour Vooruit (le parti frère du PS – Ndlr), qui est très courageux pour appliquer l’accord de gouvernement: il démontre que ce n’est pas une fatalité d’avoir un parti socialiste enfermé au 19e siècle. Mais ce n’est pas un grand mystère que de vous dire que j’aurais préféré l’Open VLD à la place de Vooruit. Nous n’aurions pas été obligé d’accepter la taxe sur les plus-values et des modalités de mise en oeuvre des politiques auraient été plus simples.”
Ce discours, dit-il, “est celui de quelqu’un qui veut faire triompher le projet libéral en Belgique“.
“Des listes en Flandre? Cela dépend de deux choses”
Concrètement, souligne le président du MR, “notre centre d’études va devenir bilingue“. “Le centre Jean Gol va avoir une antenne en Flandre, des chercheurs flamands. Nous allons nous adresser à la presse flamande pour influencer le débat public flamand. Je vais souvent en Flandre, nos ministres aussi, dont Mathieu Bihet, ministre fédéral de l’Energie, qui a été rebaptisé par la presse flamand ‘Atomic Bihet’ parce qu’il a relancé l’énergie nucléaire. Nous allons continuer notre implantation dans le paysage politique flamand.”
Mais le MR va-t-il déposer des listes? “C’est une décision qui sera prise un an ou deux avant les élections, pas avant. Elle sera prise sur base d’un premier paramètre, le redéploiement ou non de l’Open VLD. Si il y arrive seul, tant mieux.
Deuxième paramètre: “si l’Open VLD ne se déploie pas, il faudra voir comment évolue notre relation avec la N-VA. A part sur le débat institutionnel, les deux partis qui sont les plus proches en Belgique, c’est le MR et la N-VA. Notre programme est identique. A un moment donné, n’y aura-t-il une recomposition du paysage politique flamand?”
“Si ce gouvernement fonctionne, que l’on fait toute les réformes et que nous sommes soutenus aux prochaines élections, on changera considérablement le paysage de la Belgique, ajoute-t-il-il. Il n’y aura plus de nationalisme flamand puisqu’il n’y a plus ce PS wallon qui bloque toute évolution et tout changement.”
Le troisième paramètre consiste à savoir si le MR se lance uniquement sur la scène fédérale ou s’il se lance au niveau régional flamand. “La façon dont les élections sont conçues fait qu’il est difficile de se lancer à un seul niveau, dit GLB. La réflexion est ouverte.”
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