Un plan de 2,3 milliards d’euros pour l’achat de munitions sera présenté au Conseil des ministres la semaine prochaine. « Ce sera le plus grand investissement en munitions de l’histoire de l’armée belge », a affirmé mercredi le ministre de la Défense, Theo Francken, en commission de la Chambre.
Renforcer les stocks de munitions est devenu une urgence, après des années d’économies budgétaires et l’effort de soutien à l’Ukraine.
Sur les 4 milliards d’euros prévus pour permettre à la Belgique d’atteindre cette année le seuil des 2 % du PIB consacré à la défense, 2,3 milliards seront alloués aux munitions. « C’est nécessaire car nous en avons tout simplement beaucoup trop peu », souligne M. Francken.
La priorité va à la commande rapide de munitions critiques, en particulier pour les nouveaux systèmes d’armes commandés ou livrés. Les délais de livraison pouvant atteindre sept ans, l’urgence est réelle.
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Ce plan s’inscrit dans le cadre de l’« Ammunition Readiness Plan 2025 », qui vise à reconstituer les stocks et à instaurer une structure d’approvisionnement solide.
« La guerre en Ukraine montre que la consommation de munitions est immense. Nous devons donc établir des partenariats stratégiques avec les producteurs, afin de maintenir les lignes de production opérationnelles », indique le ministre dans un communiqué.
Le plan englobe une large gamme de munitions et de capacités d’armement pour toutes les composantes de l’armée : munitions d’artillerie de 155 mm, obus de mortier, missiles antichars et antiaériens pour la Force terrestre, ainsi que différents missiles pour la Marine.
Pour la Force aérienne, il prévoit l’acquisition de missiles guidés destinés à la défense aérienne et aux frappes de précision à distance. Le plan investit également, pour la première fois, dans des missiles de croisière avec le Joint Strike Missile (JSM). Cette capacité permet à la Belgique de frapper des cibles sans que ses avions pénètrent dans l’espace aérien ennemi, ce qui constitue un « game changer » pour l’autonomie opérationnelle et la capacité de dissuasion, selon M. Francken.