Frais de crèche : vers un gros coup de pouce pour les travailleurs ?

Bart De Wever - BELGA PHOTO DIRK WAEM
Baptiste Lambert

C’est une autre mesure qui est partagée par l’ensemble des partis qui négocient l’Arizona : renforcer le soutien et le nombre de places en crèche. Les moyens pour y arriver sont toutefois différents selon la formation politique. On connait le chemin emprunté par la N-VA, et il ne fait pas dans la demi-mesure.

Selon une note du formateur Bart De Wever, qui a fuité dans De Tijd, la N-VA propose ni plus ni moins qu’une déduction totale des frais de crèche pour ceux qui travaillent. Pour l’heure, ce taux de déductibilité est de 45%, il est question de le passer, progressivement, à 100%. Très concrètement, certains parents pourraient gagner plus de 1.000 euros par an. De quoi renforcer l’écart entre travailler et ne pas travailler, ce qui est l’un des objectifs majeurs de la prochaine coalition fédérale.

Comme pour toutes les autres fuites, il s’agit bien sûr d’une note de départ. On sait déjà par exemple que le cd&v ne veut pas aller jusqu’au 100% et en se limitant à une simple augmentation de la déductibilité. Vooruit, lui, préfère accorder des subsides directs pour diminuer le prix des crèches, ce qui ne profiterait pas qu’aux travailleurs.

Que souhaitent le MR et Les Engagés ?

Pour le MR, la priorité va clairement aux parents qui travaillent. Dans son programme, les libéraux parlent d’un soutien financier via “l’inclusion des frais de garde d’enfant dans le package salarial”. De leur côté, les Engagés veulent doubler la déductibilité, ce qui n’est donc pas très éloigné de la proposition de la N-VA.

À noter que dans la nouvelle DPR, au niveau wallon, le duo compte poursuivre le soutien aux entreprises réservant des places en crèches à leurs collaborateurs. Il est question de crèches au sein des entreprises, mais aussi de places réservées par les entreprises dans les crèches à proximité.

Il est aussi précisé que la priorité pour les places en crèches sera accordée aux jeunes parents qui réintègrent le marché de l’emploi, spécifiquement dans les établissements subventionnés.

Attention aux finances publiques

On le répète à chaque fois, mais le prochain gouvernement démarre avec un effort de 28 milliards d’euros pour résorber le déficit de la Belgique. La moitié de l’effort doit être réalisé par une réduction des dépenses publiques. L’autre moitié doit résulter des mesures structurelles et de nouvelles recettes.

Or, au vu de la réforme fiscale qui se prépare, la note pourrait être encore plus salée pour le prochain gouvernement. Pour vous donner un exemple, le simple fait de relever la quotité exemptée d’impôt couterait plus de 10 milliards d’euros. L’Open Vld, via Alexia Bertrand, ce matin, craint une explosion des impôts pour financer tout ça.

Car déduire à 100% les frais de crèche sera un autre poste qui pèserait lourdement sur le Trésor. Multiplier le nombre de places également. Par exemple, Les Engagés proposent dans leur programme de doubler le nombre de places, soit 35.000 places en plus. Coût : 489 (2025) à 805 millions (2029) d’euros par an.

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