F35 et Engie: les convictions à géométrie variable de l’Arizona

Bart De Wever, pas toujours droit dans sa vision. (Belga)
Olivier Mouton
Olivier Mouton Chef news

Les socialistes, dans l’opposition, ont beau jeu de dénoncer le manque de cohérence ou de consistance de la majorité fédérale dans deux dossiers symboliques importants, concernant l’énergie et la défense européenne. Quand la realpolitik s’impose…

Le pouvoir n’est pas chose aisée dans un monde globalisé. En Belgique, l’Arizona défend des grands principes, mais n’est pas toujours en mesure d’imposer ses vues, à moins qu’elle n’intègre, en réalité, le principe de realpolitik.

Le groupe PS de la Chambre dénonce deux dossiers majeurs pour lesquels le coalition fédérale adopte des positions ou des attitudes pas toujours cohérentes.

F35: 11 avions et les yeux fermés

Prenez la défense. A l’instar d’autres gouvernements, la Belgique plaide pour un pilier européen autonome au sein de l’Otan. Mais au moment de choisir son matériel, elle se retourne vers les Etats-Unis.

L’équipe De Wever a confirmé l’achat de 11 F35. La raison est multiple: ces sont les avions les plus performants et les moins chers, un préaccord avait été signé rendant coûteuse une marche arrière…

Pour le PS, cela reste incompréhensible alors que le Portugal a renoncé à un tel achat (mais le risque budgétaire était moindre), tandis que la Suisse vit un débat comparable à une affaire d’Etat sur le dérapage des prix des F35 – une hausse de 6 milliards de francs suisses.

“MR et Engagés parlent d’Europe de la Défense, ironise le PS. Résultat: un chèque de plusieurs milliards pour des avions américains. 11 nouveaux F35 commandés à Trump. La taxe de Bouchez? Pas pour relever les pensions, mais pour acheter des avions.”

David Clarinval, vice-Premier ministre MR, a démenti qu’une “taxe défense” serait instaurée. Le PS, lui, opte pour une ligne visant à prendre ses distances avec l’Otan.

Engie: pas de pression

L’autre dossier sensible concerne Engie, l’entreprise française en charge de nos réacteurs nucléaires. L’annonce de dividendes importants versés à Paris, de l’ordre de 11 milliards, avait suscité des réactions perplexes.

Au sein de la majorité, les Engagés avaient affirmé qu’ils demanderaient des comptes à l’entreprise. Depuis, plus grand-chose, tandis que le PS réclame pour sa part une action forte ou une taxation de ces super-profits.

“Pour la deuxième fois, la majorité Arizona refuse que le Parlement entende Engie, souligne également le groupe PS de la Chambre ce mardi Le PS veut savoir comment l’argent public est utilisé. Pendant qu’Engie verse des milliards de dividendes et fixe seule sa stratégie, le MR et Les Engagés préfèrent éviter le débat.

Un débat est prévu ce mardi après-midi à la Chambre. Le MR a déjà précisé qu’il s’agissait d’une entreprise privée et que la responsabilité résidait surtout dans l’accord nucléaire conclu par l’ancien gouvernement, dérisquant la gestion des déchets.

Qui plus est, les décisions d’Engie se prennent à Paris et la stratégie du groupe a évolué vers le renouvelable… Le politique, parfois, semble impuissant.

Lire plus de:

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Partner Content