Entreprises publiques: la fin des détachés d’entreprises cotées en Bourse
La ministre des Entreprises publiques, Petra De Sutter, veut une modification de l’arrêté royal concernant les détachements de collaborateurs depuis les entreprises publiques pour qu’il ne soit plus possible de le faire depuis des entreprises cotées en Bourse, a-t-elle répondu mardi en Commission des Entreprises de la Chambre
Elle maintient que ses deux collaborateurs issus de bpost ont travaillé de manière intègre, mais reconnait qu’il s’agit “d’une mauvaise pratique du passé qu’il faut absolument faire cesser”. En 2020, lors de la constitution du cabinet, il n’y avait aucun expert postal dans l’administration. “C’est un problème”, estime la ministre, qui proposera au gouvernement de mettre en place une sorte d’administration des entreprises publiques. Le rôle du régulateur des télécoms et services postaux (IBPT) doit également être renforcé, selon Mme De Sutter.
Les deux collaborateurs en question retourneront finalement travailler pour l’entreprise postale, a-t-on appris mardi, alors qu’en mars déjà la ministre avait décidé de régler les salaires des détachés sur les comptes du cabinet. “Dans l’intervalle, les choses ont changé”, a répondu la ministre aux députés qui estimaient que ce changement de direction “jetait le trouble sur sa stratégie”.
“Ce n’est pas la vérité”
“Je n’accepte pas que l’on prétende qu’ils auraient agi contre l’intérêt général, ce n’est pas la vérité. Ce sont des personnes intègres, accusées aujourd’hui de travailler comme des taupes pour bpost” à cause du contexte politique “Elles ne peuvent plus faire leur travail”, a-t-elle justifié.
Outre ce sujet précis, la ministre a répondu à une flopée de questions relatives à la situation problématique chez bpost, mise en lumière par un audit interne. Un audit qui, à son regret, n’a pas été rendu public par l’entreprise postale.
La présidente du conseil d’administration de bpost sera auditionnée mardi prochain par la commission, qui pourrait alors obtenir des réponses plus précises. La ministre a également annoncé que l’Etat se constituerait partie civile pour récupérer le trop perçu par bpost dans le cadre de la surfacturation.
Pas suffisant
Dans l’opposition, le député Michael Freilich (N-VA) a répliqué que les éléments n’étaient toujours pas suffisants pour avoir confiance dans les compétences de la ministre, il réclame un audit externe. Le Vlaams Belang a répété son désir de voir mise sur pied une commission d’enquête parlementaire sur l’entreprise. Du côté des Engagés, Catherine Fonck, a salué certaines pistes évoquées par la ministre pour clarifier la situation, mais insiste sur son souhait d’obtenir les procès-verbaux de toutes les réunions intercabinets concernant bpost afin de faire toute la transparence. Elle estime en outre que la ministre devrait être en capacité d’exiger et d’obtenir la publication de l’audit interne réalisé par l’entreprise postale.