Des institutions clés de l’Etat, otages d’un bras de fer politique et… médical
Les nominations de dirigeants de plusieurs organes importants, dont le SPF Finances ou l’Ocam, sont bloquées en raison d’un différend entre socialistes flamands et libéraux sur… l’interprétation d’un accord médico-mut.
Tout part d’une polémique concernant le dernier accord médico-mutualiste, entre socialistes flamands et libéraux francophones, lors du dernier Conseil des ministres de l’année 2023, avant le réveillon de Noël. Au bout du compte, des nominations importantes à la tête d’institutions clés de l’Etat ont été reportées au début de l’année. Deux dossiers, faut-il le dire, qui… n’ont rien à voir.
“Il s’agit d’un chantage affolant de la part du ministre Vooruit Frank Vandenbroucke“, souligne-t-on au cabinet du vice-Premier ministre MR, David Clarinval.
Car les nominations en questions concernent la direction de plusieurs services fédéraux – Finances, Justice, mais aussi à la Chancellerie du Seize – ainsi que d’organisations aussi cruciales que l’Ocam (Organe de coordination pour l’analyse de la menace), le SGRS (Renseignement et sécurité), la Police fédérale, Fedasil (pour les demandeurs d’asile), le parquet fédéral ou encore l’Agence de contrôle nucléaire (AFCN). Excusez du peu…
“C’est déplorable!”
A l’origine du blocage, il y a donc une interprétation divergente du dernier accord médico-mutualiste. Aux yeux du ministre des Affaires sociales, Frank Vandenbroucke, les représentants des médecins auraient marqué leur accord au sujet d’une nouvelle étape dans la croisade pour des honoraires réduits: cela concernerait l’interdiction de tout supplément pour les patients bénéficiant de l’intervention majorée (BOM).
“Mais ce prétendu accord des médecins n’existe pas, précise-t-on au cabinet du ministre Clarinval. Le ministre Vandenbroucke prend ses rêves pour des réalités. Le plus grave, c’est que cela a induit le report de tous les autres points après les fêtes.” Un nouveau Conseil des ministres n’est programmé que la semaine prochaine. “C’est déplorable”, commente David Clarinval au Soir.
L’épisode est d’autant plus désastreux qu’il accompagne la décision “sous-optimale” (selon les termes du communiqué) de la prolongation temporaire de Pierre Wunsch au poste de gouverneur de la Banque nationale. Une décision temporaire, prise par le Conseil de la régence pour assurer la continuité des travaux de l’institution.
Le carrousel des nominations aura bien lieu. Il devra contenter chaque parti car la période préélectorale est généralement celle où l’on désigne les représentants de cabinet ministériel à des fonctions plus durables. Une nouvelle fois, cela illustre toutefois la difficulté d’une Vivaldi composée de sept partis à trouver des compromis atisfaisants pour tous.
Et si, en plus, ses représentants se mettent à mélanger les dossiers…
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