La note de Bart De Wever ne convainc pas Vooruit : “Si on parle d’un gouvernement de centre-droit, nous passons notre tour”
“Si on parle d’une coalition de centre-droit, Vooruit n’y a pas sa place”, a déclaré l’ancien président Conner Rousseau jeudi à propos de la note présentée la veille par le désormais préformateur Bart De Wever.
Le président de la N-VA s’est vu confier une mission de deux semaines par le souverain. L’équipe fédérale de Vooruit n’a pu s’entretenir qu’une seule fois avec la N-VA et n’a pas encore dit ‘oui’ à une collaboration. Selon Conner Rousseau, il est tout d’abord nécessaire de donner un nouveau nom à ce projet, car le ‘centre-droit’ ne passera pas pour les socialistes flamands.
L’appellation avait notamment été utilisée par le président du CD&V, Sammy Mahdi, à l’issue de son audience chez le Roi après les élections. Il avait alors plaidé pour la mise sur pied d’un “gouvernement de redressement de centre-droit”.
La note présentée mercredi par Bart De Wever contient de forts accents de droite, et les points que Vooruit juge importants ne sont que vaguement formulés, affirme M. Rousseau.
Soins de santé
Entre autres sur les soins de santé, un point cher aux socialistes flamands mais aussi au CD&V et aux Engagés qui dans leur programme électoral avançaient même une norme de croissance de 3,5%. À ce sujet, la note de M. De Wever prévoit certes une croissance qui serait supérieure à l’index, mais sans autre précision, selon la presse flamande. Pour les défenseurs d’un budget conséquent pour la santé, il en faudra plus afin de préserver ce secteur à l’heure où la Belgique est menacée d’une procédure de déficit excessif par l’Europe.
“Nous devons pouvoir dire clairement quelle est l’ambition du gouvernement. Il y a encore tellement de personnes sur les listes d’attente, le personnel a beaucoup de mal. Nous devons oser exprimer l’ambition que nous voulons améliorer les choses”, a déclaré M. Rousseau.
Tant que ce point n’est pas mieux balisé, il sera difficile de parler du reste, commentait-on par ailleurs.
“Justice fiscale”
Il faudra aussi plus de clarté sur la contribution des épaules les plus larges. La note évoque la nécessité d’une “justice fiscale”. Or Vooruit a déjà plaidé à plusieurs reprises pour impôt touchant les gros patrimoines. Là encore, le préformateur devra sans doute s’engager davantage. Une réforme fiscale figure toutefois bien dans la note.
À croire la presse flamande, le président de la N-VA a abandonné l’idée d’un “mini-cabinet” mis sur pied pour une durée limitée. À l’époque de cette proposition, les nationalistes pensaient que c’était avec le PS qu’ils devraient mener des négociations. La loi sur la sortie du nucléaire serait également abrogée et la politique d’immigration durcie.
Travail et gouvernance
Enfin, on retrouve dans la note volontairement floue de 7 pages des points comme la revalorisation du travail ou encore des mesures touchant à la gouvernance, comme la suppression du Sénat, la fin de l’indexation de la dotation des partis ou la limitation du nombre de ministres. Ce sera plus simple à 5 partis.
Malgré un point d’attention pour les finances publiques, la note contiendrait également l’objectif d’une plus grande contribution à l’OTAN en termes d’investissements dans la défense.
À ce jour, il n’y a pas encore eu de réunion associant les cinq partis d’une future coalition Arizona. Elle ne devrait pas avoir lieu avant la semaine prochaine, indiquait-on jeudi à bonne source.
Le rapport du préformateur au Roi est prévu le 10 juillet. D’ici là, il faudra au moins avoir installé des groupes de travail, disait-une autre source.
Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici