Bras de fer politique sur la suppression des quotas de femmes dans les conseils d’administration

Maxime Prévot, président des Engagés, hausse le ton. BELGA PHOTO BENOIT DOPPAGNE
Olivier Mouton
Olivier Mouton Chef news

L’idée de supprimer l’obligation d’avoir des femmes dans certains postes à responsabilité circulait lors des négociations fédérales et a suscité une levée de bouclier. Maxime Prévot (Les Engagés) est ferme: pour nous, c’est exclu!

Même si elles avancent à un train de sénateur, les négociations fédérales se poursuivent au niveau technique. Des groupes de travail penchent sur différents thématiques et une idée en particulier a hérissé les partis de la future opposition.

Les négociateurs envisageaient la possibilité de supprimer les quotas de femmes pour un certain nombre de postes à responsabilités. Cette proposition impliquait de ne plus réserver des postes aux femmes dans les conseils d’administration, dans les comités exécutifs ou dans les postes fédéraux de haut niveau.

Pour les Engagés, qui se trouvent autour de la table, c’est “nee”! L’idée a toutefois suscité un tollé.

“L’Arizona à rebours de l’histoire”

Marie-Colline Leroy (Ecolo), secrétaire d’Etat fédérale sortant à l’Egalité des femmes, s’étranglait: “Les quotas ont permis aux femmes de prendre leur place dans les conseils d’administration des grandes entreprises en Belgique et ailleurs. Sans règle, le plafond de verre reste puissant comme c’est le cas dans les comités de direction. L’Arizona rêve à rebours de l’histoire et des enjeux d’égalité.”

L’écologiste précisait: “Il faut toutefois tempérer ces rêveries rétrogrades: le cadre européen impose des normes et d’avancer sur cette question. Néanmoins, ces velléités sont inquiétantes. Au-delà d’un meilleur et juste accès des femmes aux fonctions dirigeantes, les quotas permettent d’améliorer les carrières et renforcent la durabilité des entreprises. La place faite aux questions d’égalité entre les femmes et les hommes par les futurs partis du gouvernement devra aussi être jugée sur cet enjeu.”

L’institut pour l’égalité des femmes et des hommes s’interrogeait, lui aussi, sur la manière dont la suppression des quotas pourrait s’effectuer, d’autant plus que l’Union européenne impose déjà des quotas de 30 à 40 % de femmes dans les conseils d’administration des sociétés cotées en bourse d’ici 2026. 

Paul Magnette, président du PS, persiflait, quant à lui: “Après avoir refusé de renforcer l’accès à l’IVG la semaine dernière, le futur gouvernement fédéral MR/N-VA/Engagés envisage de freiner l’accès des femmes aux postes à responsabilités dans les grandes entreprises. Une coalition qui n’aime décidément pas beaucoup les femmes…

Le refus de Maxime Prévot

Maxime Prévot, président des Engagés, tue cette possibilité dans l’oeuf: “Pour nous, c’est non!

” Dès lors que nous sommes cinq partis autour de la table ayant des sensibilités et visions politiques diverses, il n’est pas surprenant que certains puissent formuler des propositions plurielles, confie-t-il. Ça ne veut pas dire pour autant que ces notes reflètent un quelconque accord des partis. Il a déjà été dit et redit que les diverses notes qui circulent n’ont jamais été approuvées par les 5 partis et donc ne les engagent pas!”

Il élargit le spectre: “Même si certains s’amusent à faire croire l’inverse pour des questions politiciennes, je veux être clair: les Engagés ne pourront accepter une formule qui supprime ces quotas. Et pour toutes les autres supputations relatives aux notes qui circulent, la posture est identique. Il est inutile de faire croire que les Engagés les ont validées. Et tirer des plans sur la comète. Seuls les documents finaux feront foi.”

De l’eau dans le gaz de l’Arizona (bis repetita)? Un source proche d’un des partis négociant la coalition sous la direction de Bart De Wever nous confiait ces dernières heures qu’il ne pouvait être question de tout accepter, même si les discussions prennent plus de temps que prévu.

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