Bras de fer au sein de l’Arizona: la limitation du chômage dans le temps contre la taxation des plus-values

David Clarinval (MR) et Frank Vandenbroucke (Vooruit). (Photo Belga)
Olivier Mouton
Olivier Mouton Chef news

Le MR espère l’entrée en vigueur le 1er juillet d’une réforme clé pour augmenter le taux d’emploi. Vooruit espère en retour que l’on s’accorde sur son trophée fiscal. Les équilibres au sein de la majorité fédérale et la loyauté des partenaires sont en jeu.

Les violons doivent s’accorder au sein de l’Arizon fédérale. Au sujet du budget de cette année, tout d’abord, avec un effort supplémentaire à réaliser pour augmenter nos dépenses en matière de dépenses. Au sujet de réformes importantes, ensuite, avec un “deal” à concrétiser pour permettre rapidement l’entrée en vigueur de la limitation des allocations de chômage dans le temps (à deux ans) et la taxation sur les plus-values.

Les frictions se font pour l’instant à fleurets mouchetés entre l’aîle droitière N-VA – MR et l’aîle centriste Vooruit – CD&V – Engagés. Deux réformes sont toutefois conditionnées l’une à l’autre, du moins est-ce le souhait de Vooruit, confirmé par les Engagés, selon les informations de L’Echo.

Trois pistes pour la défense

Dans un premier temps, il faut toutefois atterrir sur le budget de cette année avec la volonté d’intégrer un premier volet substantiel pour augmenter nos dépenses en matière de défense, menace russe et désinvestissement américain obligent.

Selon le dernier état des lieux, trois pistes semblent se dégager pour y arriver. Il y aurait tout d’abord des mesures ‘one shot’, mais limitées, sous la forme d’un dividende supplémentaire de Belfius et des intérêts des avoirs russes gelés chez Euroclear.

Deuxièmement, le fonds défense serait créé, avec la volonté de vendre l’une ou l’autre participation de l’Etat dans les entreprises publiques, pour autant que cela ne soit “pas stratégique”. Reste à voir ce que cela sous-tend alors qu’il est question de Belfius, de BNP Paribas, d’Ethias, de Proximus ou de bpost.

Enfin, comme le soutenait le MR, il y aurait aussi des économies structurelles, mais alors que les libéraux veulent des réductions de dépenses en matière sociale, les “centristes” refusent que l’on touche aux soins de santé. Il y a déjà quelques pistes dans les propositions formulées par Jan Jambon (N-VA) en matière de pensions.

La création d’un bon d’Etat spécifique resterait d’actualité, la vente d’or serait oubliée.

Un bras de fer crucial

En toile de fond se joue un autre débat, vital pour la crédibilité de la coalition.

Avec l’objectif annoncé de créer 550 000 emplois, le vice-Premier MR David Clarinval, en charge de cette compétence majeure, souhaite rapidement atterrrir sur le dossier de la limitation des allocations de chômage dans le temps, à deux ans. Il reste des modalité à déterminer, notamment l’effet rétroactif.

C’est indispensable si le fédéral veut avancer avec sa coopération sur le sujet avec les Régions, qui doivent accompagner la mesure avec des une activation plus soutenue. Objectif: faire en sorte que la loi entre en vigueur le 1er juillet prochain.

Vooruit souhaite lier ce dossier à la taxation des plus-values. Les socialistes flamands de Conner Rousseau avaient obtenu ce trophée de haute lutte lors des négociations, mais bien des édétails” doivent être fixés, qui ont déjà fait l’objet de tensiosn au sein de la majorité. La durée d’exemption ou le niveau de revenus, notamment.

Il s’agit pour Vooruit de veiller à ne pas se faire piéger, alors que le MR et la N-VA sont très réticents. Le dossier est entre les mains du ministre des Finances, Jan Jambon (N-VA), ce qui accroit la vigilance socialiste.

C’est un test pour la loyauté au sein de l’Arizona. Pour le moment, cela tient: il n’y a pas de déclaration tonitruante. Il faut dire que certains ténors tentent aussi de trouver une solution au blocage bruxellois.

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