Bouchez n’est pas très chaud pour vendre les “bijoux de famille” de la Belgique, mais il a d’autres pistes…


Lors de ses vœux adressés à la presse, à retardement, le président du MR a évoqué le dossier du financement de la défense. Georges-Louis Bouchez vise toujours l’objectif de 2% du PIB pour cette année, mais en appelle à des moyens structurels. Et le libéral ne cible évidemment pas une hausse d’impôts.
Plus de 4 milliards dès cette année et plus de 17 milliards sur la législature : la chasse aux milliards a commencé au sein de l’Arizona. Pour certains, c’est quasiment l’accord de gouvernement qui est à renégocier. La donne a changé : rappelons que le gouvernement fédéral prévoyait un effort de réduction des dépenses de 16 milliards d’euros en début de législature. C’est donc autant dans l’autre sens.
Mais l’absence de chemin pour arriver à ces 2% du PIB énerve l’opposition, qui en a fait part aux ministres du Budget, Vincent Van Peteghem (cd&v), des Finances, Jan Jambon (N-VA), et de la Défense, Theo Francken (N-VA). Les ministres de l’Arizona font l’exposé de leur politique au Parlement, cette semaine, comme le veut la tradition en début de législature.
“Où sont les tableaux budgétaires”, ont notamment demandé Raoul Hedebouw (PTB) et François De Smet (DéFI) ? Le ministre de la Défense s’est montré surpris : “Vous le savez, la nouvelle donne budgétaire ne fait pas encore l’objet d’un accord politique.” Jan Jambon s’est lui contenté de répéter ce qui figure dans l’accord de gouvernement : la SFPIM, le bras financier de l’État, va revoir son portefeuille de participations pour alimenter le Fonds Défense.
Un financement structurel
Mais lors de ses vœux adressés à la presse, Georges-Louis Bouchez a estimé qu’il “n’était pas raisonnable de vendre toute une série d’actifs pour acheter des missiles qui ont parfois une durée de vie très courte”. Il n’exclut pas l’une ou l’autre vente, “mais cela doit se faire de manière stratégique”. Par exemple, vendre “une partie de Belfius à des Chinois n’a aucun sens“.
Par contre, “si, à un moment donné, on voit qu’une fusion entre Belfius et Ethias peut constituer un organisme financier qui peut nous accompagner face à tous nos défis, on doit y réfléchir”.
Pour le président du MR, il faudra trouver un financement structurel. “Et on ne va pas y arriver en augmentant les impôts dans le pays le plus imposé au monde“, a tranché le libéral. Il faudra donc encore réduire les dépenses ? “Il faut faire des choix. Je vois que la gauche s’insurge qu’on puisse toucher au social, mais s’il n’y a pas de sécurité, il n’y a plus de politique sociale du tout”, répond Georges-Louis Bouchez.
Sans financement structurel, on n’arrivera pas à trouver 4,5 milliards “pour le budget de l’année prochaine”.
Budget intérieur
Mais le Montois a mis une autre piste sur la table. Selon le Montois, “doubler le nombre d’avions n’est pas ce qui fera la différence pour notre sécurité“, parce qu’il estime qu’on a plus de chances “de subir des cyberattaques que de voir des chars russes à Bruxelles.”
Ce qui le conduit à mettre une autre piste de financement sur la table : intégrer dans le calcul “les dépenses intérieures et extérieures en matière de cybersécurité“.
Dans le même ordre d’idée, il ne voit pas pourquoi on ne pourrait pas également ajouter au budget défense les dépenses de sécurité intérieure. Après tout, le libéral pense que la lutte contre les cartels de la drogue ou contre le terrorisme a une portée internationale. “Et ce sont des dangers beaucoup plus concrets et imminents”, a martelé le Montois.
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