Bart De Wever sur la taxation des plus-values: “Il n’y a pas d’accord secret”

Le Premier ministre rétorque à l’opposition que les modalités de la taxation des plus-values doivent encore être déterminées. L’exemption pour les épargnants de plus de dix ans n’est pas confirmée. Pierre-Yves Dermagne (PS) et Georges-Louis Bouchez (MR) s’affrontent.

Alors que soixante mille manifestants défilent à Bruxelles, l’opposition obtient le droit d’interroger le Premier ministre, Bart De Wever (N-VA), en séance plénière de la Chambre au sujet d’un éventuel accord secret interprétant la taxation sur les plus-values figurant dans l’accord de l’Arizona.

La polémique a enflé depuis une interview accordée par Georges-Louis Bouchez, président du MR, le laissant entendre. “Tout ce qui est d’intérêt public doit être rendu public”, dit Pierre-Yves Dermagne, chef de file PS. Si vous le cachez, c’est que vous avez quelque chose à vous reprocher. Quel est a teneur de cet accord, donne-t-il raison au président du MR ou à ceux de Vooruit et du CD&V?”

“Vous aviez déclaré que l’épargnant flamand disposant d’actions depuis plus de dix ans ne serait pas redevable de cette taxe”, prolonge Vincent Van Quickenborne (Open VLD). Pouvez-vous le confirmer?”

De Wever: “Seul l’accord compte”

“Je vais être clair et précis, rétorque Bart De Wever. Il n’y a pas d’accord secret sur les modalités d’application de la taxe sur les plus-values, comme les autres présidents de partis l’ont exprimé à de nombreuses reprises. De nombreuses notes ont circulé, c’est vrai, mais ce qui compte, c’est l’accord définitif de gouvernement. Il a été approuvé après quarante heures de débat, le plus long depuis les années 1980.”

Le Premier souligne qu’un projet de loi arrivera en son temps et le parlement aura le loisir d’en débattre. “Je ne vais pas parler des modalités qui ne figurent pas dans l’accord“, ajoute-t-il, refusant donc de reconnaître cette clause d’exemption pour les détenteurs de plus de dix ans.

Dermagne: “Un mauvais début”

“C’est un mauvais début, monsieur le Premier ministre”, réplique Pierre-Yves Dermagne. Selon lui, Bart De Wever fait preuve “d’un manque flagrant de transparence” ou donne tort à l’un des présidents de parti de sa majorité.

Georges-Louis Bouchez, présent dans l’assemblée demande à intervenir, était concerné par l’échange. “Je sais le peu d’estime que vous avez à mon encontre, ironise-t-il à l’encontre de l’opposition. Mais pensez-vous que je suis assez bête pour aller dire à un journal que j’ai un accord secret?“

Se vantant à plusieurs reprises d’avoir gagné les élections, contrairement à ses opposants, il s’en prend directement à Pierre-Yves Dermagne, ministre sortant de l’Economie et du Travail: “Je vais vous présentez un accord secret. Voilà, une feuille blanche, c’est le bilan de monsieur Dermagne au terme de la législature!“

“Monsieur Bouchez, ce que vous dites montre le peu de considération que vous avez pour la presse!” Une tempête dans un verre d’eau.