Bart De Wever (N-VA) nommé formateur?
Bart De Wever a été nommé informateur par le roi le 12 juin dernier. Il est chargé de trouver des partenaires de coalition en vue d’entamer les négociations pour former le prochain gouvernement fédéral. Le président de la N-VA, “optimiste”, n’a pas fait de grands mystères : la coalition Arizona a sa préférence. Elle regroupe les partis qui négocient déjà en Flandre et en Wallonie. À savoir, la N-VA, Vooruit, le cd&v, au nord du pays, et le MR et les Engagés, au sud. Bart De Wever est attendu au rapport chez le roi ce mercredi à 10h.
“Je n’ai jamais connu cela auparavant”, a expliqué un Bart De Wever plutôt confiant, à W16, une newsletter spécialisée sur la rue de la Loi. C’est la première interview du bourgmestre d’Anvers depuis qu’il a été nommé informateur royal. “Il y a une sorte d’inévitabilité autour d’une formule fédérale qui doit être essayée maintenant”, a-t-il ajouté. Bart De Wever souligne qu’il y a très peu d’alternatives : “S’il doit y avoir une coalition autre que celle que tout le monde attend, oui, je crains que nous devions attendre jusqu’en octobre (les élections communales, ndlr.). Nous pourrions alors manger une dinde de Noël avant qu’il n’y ait une formation.”
Cette coalition logique, c’est la coalition Arizona. Une coalition miroir entre le nord et le sud du pays, alors que le blocage s’annonce beaucoup plus long à Bruxelles. Le PS y a officiellement reçu un carton d’invitation de la part de David Leisterh (MR), l’informateur bruxellois, qui tente de réconcilier l’irréconciliable dans la capitale, en compagnie des Engagés.
Ça négocie déjà en Wallonie et en Flandre
En Wallonie, c’est beaucoup plus fluide. Les discussions et les groupes de travail sont déjà lancés en vue d’écrire la prochaine DPR, la déclaration de politique régionale. Un gouvernement est même attendu avant le 21 juillet. Georges-Louis Bouchez ne s’en cache pas : il aimerait faire de l’Élysette son prochain bureau, à Namur.
En Flandre, ça bouge aussi. Une première fumée blanche est apparue à la Place des Martyrs. La N-VA, Vooruit et le cd&v ont ouvert les discussions en vue de former un gouvernement flamand. Matthias Diependaele (N-VA), nommé formateur flamand, négocie avec les présidents de parti Melissa Depraetere (Vooruit) et Sammy Mahdi (cd&v). Mais cette tripartite coule moins de source que la future coalition wallonne et de premières frictions sont apparues. Il était déjà évident que les socialistes flamands vendraient chèrement leur peau, mais il apparait que le cd&v se montre également gourmand, selon plusieurs médias flamands.
100 jours pour un gouvernement fédéral ?
La voie semble dégagée pour entamer des discussions fédérales, même si, on le voit, les chancelleries des partis sont déjà fort occupées. Bart De Wever, lui, avance. ll peut désormais jouer son rôle d’informateur fédéral à temps plein. Il a déjà rédigé une note de 15 pages qui n’a pas encore fait l’objet de fuite dans la presse, ce qui est toujours bon signe. Il ira sans doute la présenter au roi, demain, à 10h. Avant d’être nommé formateur ? Cette information circule, rue de la Loi.
Tout le monde, à l’exception de Vooruit, a montré son intention d’agir rapidement en vue de former un gouvernement fédéral. Là aussi, les socialistes flamands veulent poser leurs conditions et disposer de certaines garanties, notamment en termes de pouvoir d’achat, de soins de santé et de “juste contribution” des gros patrimoines.
Et Vooruit est rejoint par Les Engagés, qui ont fait des soins de santé une priorité : pas question de désinvestir. On notera également que la taxation sur les revenus du patrimoine figure bel et bien dans le programme du parti. La taxation sur le patrimoine n’est pas morte avec cette Arizona.
De son côté, le cd&v estime que les discussions doivent de toute façon débuter et a même annoncé qu’un gouvernement est possible dans les 100 jours. En fin de semaine dernière, la Commission européenne est venue mettre un coup de pression supplémentaire qui pourrait inciter les partis concernés à bouger : une procédure de déficit excessif a été lancée à l’encontre de la Belgique. Il faut un effort de 25 milliards d’euros pour remettre le bateau Belgique à flot. Chose impossible en affaires courantes.
S’il Bart De Wever devait être nommé formateur, il aurait la main pour décrocher le 16. Mais il a vu son désir de “mini-cabinet” être emporté par le résultat des élections. Un gouvernement de plein pouvoir a maintenant la priorité. Pour l’heure, silence radio concernant le communautaire. « De Wever ne pousse certainement pas les discussions dans cette direction », peut-on lire dans Het Nieuwsblad.
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