Bart De Wever défend “l’accord du siècle” pour “sortir le pays de l’inertie”

Bart De Wever en commission parlementaire, ce jeudi 24 juillet. (Belga)
Olivier Mouton
Olivier Mouton Chef news

L’Arizona a défendu un accord de l’été majeur pour la compétitivité, à ses yeux. L’opposition dénonce “le casse du siècle”. Les Engagés accusés de “se coucher” sur les soins de santé. La majorité fédérale divisée sur le drame humanitaire qui se joue à Gaza.  

Le Premier ministre, Bart De Wever (N-VA), a défendu au parlement ce qu’il n’hésite pas à qualifier d’accord “du siècle”, davantage qu’un accord de l’été. “En toute modestie”, ajoute-t-il, non sans humour.

L’opposition, par la voix du PTB, a dénoncé au contraire le “casse du siècle”. Ce qui a fait rugir le nationaliste: ces réformes sont indispensables!

“Sortir de l’inertie”

Selon Bart De Wever, les réformes initiées s’imposent, tout simplement, pour “sortir le pays de l’inertie“.

“Il ne s’agit aucunement de casse sociale mais d’une adaptation nécessaire pour sauvegarder la compétitivité de nos entreprises“, a-t-il assuré. Un train de mesures seront prises pour flexibiliser le marché du travail: fin de l’interdiction du travail de nuit, limitation des préavis à un an, fin du plancher mis aux heures prestées dans le cadre d’un contrat de travail, etc.

Les travailleurs ont tout à gagner de renforcer la compétitivité de nos entreprises”, a insisté Bart De Wever, en épinglant la hausse du pouvoir d’achat qui viendra en contrepartie pour les travailleurs. D’ici 2029, il s’agira de 4,4 milliards d’euros, selon ses chiffres

Des réformes importantes seront également menées en matière de pension, avec la fin des régimes préférentiels pour les policiers et les militaires, l’introduction d’un système de bonus-malus ou l’alignement progressif du régime des fonctionnaires sur celui des autres travailleurs. L’objectif poursuivi est la soutenabilité financière du système. “Je comprends que des personnes soient mécontentes de ces mesures mais c’est l’absence de mesures qui nous a plongés dans cette situation”, souligne le chef du gouvernement.

Durant les semaines qui viennent, les textes seront “peaufinés”. Le gouvernement est prêt à faire des adaptations s’il apparaissait que certaines catégories de travailleurs, en particulier les femmes, subissaient des “effets non souhaités”. Or, bon nombre des critiques exprimées sur cette réforme concerne justement les travailleuses qui, en raison, de carrières marquées par du temps partiel, risquent de faire les frais des mesures..

Les Engagés pris pour cible

Le chantier des réformes n’est pas fini pour autant. Un conclave budgétaire douloureux s’annonce, avec une note annonçant déjà des économies sérieuses dans le domaine des soins de santé. Les Engagés ont été singulièrement pris pour cible par l’opposition

“Monsieur le Premier ministre, est intervenu le député PS Khalil Aouasti, vous prévoyez 907 millions d’économies (en matière de soins de santé) rien qu’en 2026, alors que Les Engagés et Vooruit disaient haut et fort que ‘jamais, on ne touchera à la santé’. À nouveau, ils se sont couchés, abandonnant leur grand combat sur le dos des personnes malades.”

Les Engagés ne se sont pas laissés démonter:  “Cet accord est-il de gauche ou de droite ? La droite flamande le juge trop social et la gauche francophone trop libéral. En réalité, cet accord est clairement ancré au centre. Il responsabilise tout en protégeant suffisamment pour irriter le patronat, trop pour que la gauche et l’extrême gauche aient l’honnêteté de le reconnaître. Quand la gauche crie à la trahison et la droite à la dérive, c’est que le centre fait son travail.”

La Palestine divise

Unie pour défendre son accord, la majorité fédérale peine, par contre, à serrer les rangs face au drame humanitaire qui se joue à Gaza.

“L’inaction face aux souffrances infligées à Gaza n’est plus une erreur de jugement, c’est une faute morale. Un aveu d’inhumanité”, estime le président des Engagés Yvan Verougstraete, qui appelle le gouvernement fédéral à en faire davantage.

Il suit ainsi les déclarations tenues plus tôt dans la journée par les présidents des partenaires CD&V (Sammy Mahdi) et Vooruit (Conner Rousseau) au sein de la majorité. Le président socialiste flamand a lourdement ciblé les libéraux francophones: « Le MR doit cesser de s’opposer à l’humanité. Cela dépasse les frontières des partis politiques. »

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